« Des vies - 62 enfants de harkis racontent », sous la direction de Fatima Besnaci-Lancou
Le livre « Des vies – 62 enfants de harkis racontent » vient de paraitre aux Editions de l’Atelier. Il a été écrit sous la direction de Fatima Besnaci-Lancou. Il est préfacé par Boris Cyrulnik, et a reçu la participation de Jean-Jacques Jordi, Gilles Manceron, Abderahmen Moumen et Yann Sciolo-Zurcher.
Vingt-six femmes et trente-six hommes d’horizons et de professions variées se racontent ici. Soixante deux personnes en rappel à l’année 1962, fin de la guerre d’Algérie, pour beaucoup année Zéro de leur itinéraire. Ces 62 portraits sont autant de témoins de l’Histoire franco-algérienne qui racontent leur rapport avec le pays d’origine, avec la France, et la transmission de ce passé si présent à leurs enfants.
Qui sont-ils ? Ils sont pompiers, aide-soignante, vigneron, entraineur sportif, décoratrice, réceptionniste, fonctionnaire, kinésithérapeute, comédien, cadre, technicien dans l’aéronautique, auxiliaires de vies,… Pour chacun d’eux, une page de photos, et une page de témoignage.
Hors des clichés stigmatisant, ces portraits battent en brèche toute simplification de l’histoire. A travers eux, ces enfants racontent, selon leur âge, selon leurs itinéraires, la traversée de la guerre, l’épreuve de l’exil, la vie dans les camps et l’amour pour leurs parents.. Certains sont nés en Algérie, d’autres en France, par exemple dans les camps de Rivesaltes, Bourg-Lastic ou Saint-Maurice l’Ardoise. Leurs récits et leurs photographies sont les traces vivantes d’une résistance à l’indicible.
Extraits de la préface de Boris Cyrulnik :
« …Qu’est-ce que vous allez faire de ce qu’on a fait de vous ? Qu’allez-vous faire de cette souffrance ? Allez-vous vous soumettre ? Allez-vous pleurer ? Allez-vous faire une carrière de victime comme on vous y encourage ? On vous donnera une petite portion, mais taisez-vous. Et encore, si on vous donne une portion, c’est bien, parce que la France est généreuse.
Alors, en échange, taisez-vous. Donc, à ce moment-là, la réaction, c’est de se demander, vous, quel est votre espace de liberté ? Quand je dis « vous », je parle aussi de moi.
Qu’est-ce que vous avez fait de ce qu’on a fait de vous ?
Il y a un espace de liberté qui fait que vous pouvez décider de questionner, de visiter, de vous engager, d’aider… » http://www.harki.net/article.php?id=432
Lire aussi :
- L’agenda 2010 des évènements parlant des harkis (lire en ligne).
- Un article sur mediapart.fr (lire en ligne)
Voir article paru dans le Dauphiné Libéré, reproduit sur le site L’association Harkis et Droits de l’Homme http://www.harki.net/article.php?id=444
Voir également l’article publié dans El Watan du 20 décembre 2010