C’était il y a soixante cinq ans : Le soulèvement de Sétif du 8 mai 1945.
Le film « Hors la loi » de Rachid Bouchared raconte les parcours de trois frères, témoins des massacres de Sétif en mai 1945 et qui vivent ensuite en France, où ils seront plongés dans les excroissances en métropole de la guerre d’indépendance algérienne. Le film n’est pas encore en salle qu’il soulève déjà les polémiques. Nous touchons à la guerre des mémoires aux évènements de Sétif et à la guerre d’Algérie. Voir article Oublis salutaires ! de Denis Tillinac dans Valeurs actuelles du 3 juiin 2010 http://www.valeursactuelles.com/not... Chaque année, le 8 mai, la France célèbre la fin de la Seconde Guerre mondiale et la capitulation sans condition des troupes de l’Allemagne nazie. En Algérie, cette date n’a pas la même signification : la célébration de la victoire de la France a donné lieu à une manifestation populaire en faveur de l’indépendance accompagnée de massacres d’Européens suivis d’une répression dont le nombre de victimes fait débat.
Cette page d’histoire commune entre la France et l’Algérie, datant de 65 ans, est à placer dans le contexte d’une France fragilisée par 6 ans de guerre. Notre pays est alors dirigé par le général de Gaulle. Celui-ci est à la tête du Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), l’institution qui assure le gouvernement de la France au sortir de la Seconde Guerre mondiale et précède la Quatrième République.
Pour évoquer des faits aussi douloureux, il faut se débarrasser des préjugés, éviter les mythes, entendre la vérité. Les analyses historiques et les écrits abondent. Voici quelques indications.
Dans « la guerre d’Algérie- Une exigence de vérité », cette page douloureuse est ainsi présentée : « Le 8 mai 1945, alors que le monde entier célébrait la capitulation de l’Allemagne nazie, une émeute éclate à Sétif, petite ville du nord-est du Constantinois. En marge du défilé patriotique, un cortège s’organise, groupant des milliers d’Algériens qui brandissent le futur drapeau algérien, réclament la libération de Messali Hadj, le leader nationaliste ainsi que la fin de la colonisation. La manifestation dégénère. Les manifestants galvanisés par des appels au Djihad, se répandent en ville et massacrent des Européens. L’insurrection s’étend. A Guelma, dans une mine, des familles de colons sont assassinées. Au bilan, ce sont 103 Français qui ont été massacrés. La répression sera impitoyable, moins du fait de l’armée que de civils organisés en milices armées. Les victimes musulmanes sont officiellement évaluées à 1500. Beaucoup plus en réalité. Le général Duval, responsable du rétablissement de l’ordre, déclara aux autorités qui n’en tiendront pas compte : « Je vous ai donné la paix pour dix ans, mais il ne faut pas se leurrer. Tout doit changer en Algérie. Sinon cela recommencera. »
De son côté, le 29-30 avril 2005, le professeur d’histoire contemporaine Guy Pervillé a conclu colloque « Mémoire et histoire, 60 ans après le 8 mai 1945 » ainsi « …l’examen des travaux d’historiens algériens et français (même ceux dont l’anticolonialisme n’a jamais été mis en doute comme Annie Rey-Goldzeiguer et Charles-Robert Ageron, confirme que la répression du 8 mai 1945 en Algérie a bien été celle d’une tentative d’insurrection nationale insuffisamment préparée, et non pas un « crime contre l’humanité » ou un « génocide colonialiste » unilatéral » http://guy.perville.free.fr/spip/ar...
Guy Pervillé avait introduit le même article, en donnant les indications suivantes : « En France, les échos de cet événement sont alors peu importants, à l’exception du très important débat de l’Assemblée consultative provisoire sur les événements d’Algérie en juillet 1945, accompagné d’une importante déclaration du ministre de l’Intérieur du GPRF Adrien Tixier. Mais ces débats d’une assemblée non élue touchent relativement peu de monde, et la presse a très peu de place à leur accorder, même si quelques personnalités motivées comme Albert Camus manifestent leur intérêt pour cet événement algérien. Dans les années suivantes, un seul livre est consacré à l’insurrection de mai 1945 par un élu français d’Algérie, celui d’Eugène Vallet, Le drame algérien. La vérité sur les émeutes de mai 1945, Les grandes éditions françaises, 291p, 1948. Ce livre était très bien documenté, mais très unilatéral. »
Ce livre sans nul doute très unilatéral a le mérite d’avoir été écrit « à chaud ». Il est introuvable. Pour ceux qui voudraient en prendre connaissance, envoyer un message à l’animateur du site qui pourra en faire parvenir une copie au format pdf.
Compte tenu de la qualité de son auteur, la présentation ci-après est du plus grand intérêt. Voici la présentation qui en est faite sur le site animé par Roger BENMEBAREK Préfet honoraire
EVENEMENTS DE SETIF MAI 1945 par Roger BENMEBAREK
Avertissement La présentation ci-après des « Evénements de Sétif Mai 1945 » est le reflet fidèle de la mémoire de l’auteur, placé en 1945 et 1946, au coeur de la Commune Mixte de Takitount, à Périgotville, dans le sillage de son père qui en fut l’Administrateur, succédant à René Rousseau, mort victime du devoir, le 8 mai 1945.
Ceci est un aperçu résumé de son témoignage, doublé d’une contre-enquête, qu’il mène par ailleurs, avec le souci de la plus stricte objectivité, voulant expérimenter les principes de recherche préconisés par son rapport remis au Premier Ministre, le 13 janvier 2006, pour préfigurer une Fondation pour la Mémoire de la guerre d’Algérie et des combats de Tunisie et du Maroc.
La thèse présentée ici n’engage que son auteur. R.B.
Les faits
L’interprétation des faits.
§ 1- La situation générale de l’Algérie le 8 mai 1945
§2 - La manifestation urbaine du matin du 8 mai à Sétif
§3 - L’extension des troubles
§4 - Le rétablissement de l’ordre
Les conclusions d’une enquête objective
§1 Ce que ne furent pas les « événements de Sétif »
§2 - Ce que furent les « événements de Sétif »
§3 - Ce que fut le rétablissement de l’ordre
Que sont aujourd’hui, les « événements de Sétif » ?
Les événements de mai 1945 en Algérie, dits « événements de Sétif », avant d’être appelés par certains « massacres de Sétif », laisseront sûrement des questions sans réponse, mais les faits peuvent être appréhendés objectivement et preuves à l’appui. La démarche ci-après tente d’élaborer une réponse aux dérives de nombreux commentateurs qui se situent aux confins d’une histoire instrumentalisée et d’un imaginaire exacerbé.
http://www.rogerbk.com/memoire/cahi...
À soixante-cinq ans de distance, la documentation, les articles et les études ne manquent pas.
Pour approfondir les connaissances sur ce drame, il n’est pas inutile de recouper les études. Voici quelques articles :
Le général Maurice Faivre, historien spécialisé dans l’histoire de l’Algérie du temps de la France, a présenté une étude sur le sujet. « Les massacres de Sétif-Guelma en mai 1945 » . Voir pièce jointe.
Voici des références supplémentaires :
Le professeur d’histoire contemporaine Guy Pervillé, en juillet 2009, a analysé cinq ouvrages sur le sujet.
« Cinq livres récents sur le 8 mai 1945 en Algérie (2002-2009) » http://guy.perville.free.fr/spip/ar...
À lire également « les massacres de Guelma en mai-juin 1945 », par Jean-Pierre Peyroulou http://www.ldh-toulon.net/spip.php?...
Lire également « le rapport Tubert sur les événements de mai 1945 dans le Constantinois. http://www.ldh-toulon.net/spip.php?...
Sur le site Kabyles.net par Hocine Benhamza. 8 mai 1945 : Une fête, un deuil et des mensonges http://www.kabyles.net/8-mai-1945-U...