Un texte remarquable de Jean-Marie Lamblard
....Entre-temps, Abdelhamid le petit-fils était né, il avait grandi, et, à vingt ans passés, était venu chercher sa vie dans le pays où son grand-père avait perdu la sienne. Tout cela, sans cris, doucement, au fil des jours, des décennies, une génération suivant l’autre avec l’oubli des êtres tels qu’ils furent. Le grand-père est mort français, le petit-fils arrive étranger sans que ni l’un ni l’autre ne l’aient voulu, sans que ni l’un ni l’autre ne l’aient compris. C’est ce que nous devions vous écrire, Madame Halima, tout simplement, parce que votre fils, comme son grand-père, n’est pas très causant.