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Retours en Algérie

jeudi 25 octobre 2012, par Pascale Conte

Anne-Marie, Françoise, Solange, Louis, André, Michel, Alain et tous les noms de la liste d’un voyage en Algérie de cent lecteurs de l’hebdomadaire français La Vie.

Tous, ou presque, ont été liés à ce pays dans une tranche de leur vie. Malgré leur soixante-dix printemps de moyenne d’âge, ils n’ont jamais oublié ces secrets de famille mêlés entre les deux pays. L’envie d’y retourner un jour s’imposait. Rares touristes visitant l’Algérie, car ils n’en ont croisé guère durant le voyage, leur chemin n’est pas le fruit du hasard. Ils cherchent à connaître la réalité ou une forme de vérité, celle de l’histoire et celle d’une nation contemporaine.


Anciens enseignants coopérants, médecin militaire, rapatriés, sage-femme, agriculteurs, anciens appelés, visiteur de prisons, sœur d’un soldat tué, enfants de pied-noir sur fond de guerre pré ou post-coloniale… la majorité de ces « chibanis » a décidé de se faire une idée vraie de l’Algérie d’aujourd’hui et beaucoup sont venus comprendre la jeunesse du pays. Heureux touristes qui avaient conscience de leur chance et n’ont donc perdu aucune miette de leur voyage : prises de notes, photos, rencontres à la volée avec les habitants d’un quartier, retrouvailles improbables avec un moudjahid prêt à tout raconter. Tous ces Français ont à leur retour une image bien différente à donner que celle qu’on a cherché à leur imposer avant leur départ. Avec bonheur, ils ont promis de se faire l’écho de la réalité algérienne.

RENCONTRE AVEC LA JEUNE GENERATION

Leur voyage a duré une à deux semaines selon qu’ils avaient choisi l’Oranie, l’Algérois, le Constantinois ou les trois. Malgré un programme chargé et, parfois, une santé défaillante, ils ont vécu pour mille, profitant de chaque instant donné. A l’Institut Français (IF) d’Alger, un des plus importants au monde avec celui de Rabat, au Maroc, ces touristes curieux ont pu écouter quatre représentants de la jeune génération algérienne, celle des moins de 30 ans, soit près de 70% de la population. Pas un bruit dans la salle. Des oreilles attentives écoutaient cette jeunesse en quête de liberté. Face à des diplômes locaux moins valorisés, beaucoup de jeunes algériens et algériennes rêvent d’études à l’étranger et font appel à l’Institut Français pour être accompagnés. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 60.000 demandes par an (pour le seul IF d’Alger), 13.000 dossiers de visas déposés et, au final, 6 000 étudiants algériens, en majorité des filles, qui obtiennent le précieux sésame pour partir étudier en France, à Paris ou en province là où loyers et coût de la vie sont moins importants que dans la capitale française.

« Il y a nécessité de multiplier ces échanges, d’être des passeurs », explique à propos de cette rencontre l’un des intervenants Hacen, 35 ans, journaliste. Enfants du multimédia, les jeunes algériens n’ont pas connu l’hebdomadaire algérien « La Fraternité » daté de 1930. Déjà Camus y écrivait « La fraternité ? Mais elle existe déjà entre tous les amis écrivains et artistes qui ne cessent de se voir ». Le lien franco-algérien ? Lorsqu’on lui pose la question, Nesrine, 32 ans, responsable de l’accueil des étudiants algériens partant pour la France, affirme avec sérénité qu’elle « préfère regarder devant et non pas derrière ». Et d’ajouter : « C’est notre humanité qui nous lie, pas l’histoire entre la France et l’Algérie ». La salle applaudit.

L’indépendance de l’Algérie dont on célèbre sur tous les bâtiments publics le cinquantenaire (écoles, mairies, postes, façades d’immeubles) fait partie intégrante de la mémoire collective. C’est une histoire ancienne pour un grand nombre d’étudiants qui ne l’ont pas vécu. « Les professeurs nous ont enseigné l’histoire coloniale toute notre scolarité parfois dans une autre version qu’à la maison », racontent-t-ils. « Chacun a sa version selon son vécu. Nous, les jeunes, sommes depuis longtemps passés à autre chose », à la reconstruction et à leurs rêves futurs. Mais, pour les « anciens » ou pour ces grands-parents français venus les visiter, le passé pèse toujours avec ses ombres. Des souvenirs douloureux sont intacts dans les différentes mémoires, parfois emprunts de traces de culpabilité : « Appelé, je n’ai jamais tiré même si on me l’a ordonné » raconte Michel en montrant des photographies noir et blanc des années 1960. Embringués dans la guerre, ces jeunes français d’alors n’avaient rien demandé. Sur l’estrade, Hacen rappelle que l’Algérie est encore « trop dans la sacralité de cette période, cinquante ans après ».

LA CREATION APRES LE TRAUMATISME

Mais la guerre, quelle guerre ? Au cours de la traversée des wilayas d’ouest en est, nombre de jeunes ont plutôt parlé du traumatisme des « années noires » (1992-2002), décennie de lutte entre le gouvernement algérien et divers groupes islamistes armés. Cette guerre civile qui vit chacun être l’ennemi de tous et terrorisa le pays. Croisé à Batna, un jeune soignant de l’équipe de foot de l’USMA, un club de la capitale algérienne dont les supporters chantent aussi la gloire de l’AC Milan, raconte : « C’était l’horreur. On ne peut l’imaginer si on ne l’a pas vécu. On se terrait chez nous et à 17 heures les rues étaient désertes, comme pour un couvre-feu. On avait une peur bleue pour nos enfants ». Et ces 200.000 morts ou disparus pendant cette période du terrorisme, les voyageurs français n’en avaient pas toujours conscience. C’est pourtant une évidence : le traumatisme de la guerre civile pèse sur la jeunesse.

Malgré l’existence d’une presse écrite indépendante, l’expression sous toutes ces formes reste timide. Du 1er au 6 Novembre 2012, aura ainsi lieu la première édition des « Journées du court métrage et du film documentaire » de Mostaganem avec 40 œuvres cinématographiques internationales au programme. Mais la création cinématographique est à la peine pour ne pas dire en déroute. Karim, 36 ans, responsable du cinéma à l’Institut Français d’Alger, défend le cinéma algérien mais déplore qu’il n’existe plus qu’une trentaine de salles de cinéma ouvertes dans tout le pays. A Tizi Ouzou par exemple, il n’y a plus de cinéma et nombre de salles algéroises sont fermées. L’édition est quant à elle est plus dynamique comme le montre l’affluence record pour le Salon du Livre d’Alger (SILA). Essais, documents, livres traduits ou importés, l’offre est réelle y compris en littérature. Mais, comme souvent, la nature de cette dernière un indice du mal-être des Algériens. « Notre littérature est souvent une littérature d’exportation. De ce fait, les auteurs algériens écrivent pour un type de public occidental. Nous vivons aussi dans la haine de nous-mêmes sans pouvoir s’en débarrasser dans les textes. Cela doit évoluer », témoigne le journaliste Akram Belkaïd.

UNE BEAUTE A COUPER LE SOUFFLE

Enchainant les visites, le groupe de français est allé de surprises en surprises. Chacun a constaté combien la nature possède une immense valeur environnementale et patrimoniale. Des prodiges architecturaux de la Casbah d’Alger aux arbres centenaires du Jardin d’Essai, partout la découverte de nouveaux lieux faisait naître l’émerveillement. Des vestiges romains de Tipasa, Tiddis, Timgad ou Djemila, aucun ne s’inscrit dans un modèle unique. Et puis, beaucoup de sites sont classés au patrimoine mondial de l’humanité. Par exemple, les régions montagneuses des Aurès font cohabiter à 30 km de distance le cèdre et le palmier ! Lors d’un arrêt photographique en bord de route, à la porte du désert, le propriétaire d’une palmeraie de 600 arbres, voyant tous ces Français regarder, a improvisé une visite pédagogique. L’accueil et l’hospitalité… Ce pays des Chaouias regorge de multiples dechras, (des habitats en terrasse) et jardins irrigués et étagés. Dans un mirage, on pouvait y rêver une scène de vie d’un tableau de Dinet. Dans cet environnement d’une beauté à couper le souffle, les balcons du Rhoufi ne pouvaient laisser qu’un souvenir gravé pour l’éternité.

L’HOSPITALITE ET LES PREVENTIONS

Chaïma, Jebril, Mohamed, Djawad, Brahim, Hasni, Abdelhak ont été les aiguilleurs bienveillants du périple de ces cents français. De ces regards croisés lors d’une pause déjeuner, de ces mots échangés lors d’une rencontre culturelle, il restera un lien vrai. Pour tous ces touristes de passage, les préjugés sur ce pays et les rumeurs sont tombés. C’est la confiance qui a gagné malgré le spectre du terrorisme, du fondamentalisme et des enlèvements qui entretiennent cette peur. « Les sociétés occidentales s’enferment dans des certitudes », affirme Jean-Claude Voisin le nouveau directeur de l’Institut Français d’Alger. Au contact de la réalité, force était de comprendre des clichés négatifs et des préventions qui n’ont plus lieu d’être. Que de mises en garde ces touristes ont-ils entendu avant de partir ! Inquiétés par l’entourage, voire persécutés par les recommandations, certains n’avaient jamais autant rangé leurs classeurs administratifs avant de quitter la maison afin de laisser un patrimoine bien en place derrière eux, au cas où… D’autres avaient l’obligation de donner des nouvelles à leur famille, à une heure précise, pendant leur séjour.

Paroles unanimement prononcées par l’entourage : « S’il t’arrive quelque chose, tu l’auras cherché » ; « Tu as fait ton testament au moins ? » ; « Maman, papa, sachez que s’il vous arrive quelque chose, je vous aime. » Une touriste du groupe a même rapporté s’être fait teindre ses cheveux blonds en châtain doré avant de partir parce qu’on l’avait persuadée que les Algériens s’en prenaient aux blondes ! C’est dire la paranoïa qu’inspirait l’Algérie. Cette peur dissimulée ou à peine perceptible chez certains a très vite disparu une fois sur place face à une réalité criante et différente. En quelques heures, la moindre arrière-pensée a été balayée face à un accueil bienveillant, presque familier tant l’histoire est mêlée. Aucun autre pays n’aurait pu offrir et s’offrir autant à ces touristes. Lors du passage du bus, certains d’entre eux se seraient même crus remportant la Coupe du monde de football 98 tant les gestes d’amitié étaient prononcés !

En France, ces sourires hospitaliers et ces temps de parole improvisés se sont substitués à une indifférence individualiste à l’occidentale. Et rien que pour cela, les voyageurs en ont été tout étonnés. Eux qui vivent souvent avec le ressenti négatif que l’on peut éprouver en France à l’égard de l’immigration d’origine algérienne. Un ressenti qui, là aussi, mériterait d’être questionné. Le chercheur du CNRS Franck Frégosi estime qu’en France « l’intégration des immigrés maghrébins est chose faite mais qu’une partie de la société française ne le sait pas encore et est en retard sur la réalité ». Pour certains esprits incultes et fermés, pour ceux qui ne voyagent jamais, le racisme ordinaire n’est pas balayé. D’où l’importance du voyage. Ce voyage qui ouvre des portes et chasse les incompréhensions.

Algérien et grande figure de l’église d’Algérie, Mgr Pierre Claverie – mort dans un attentat à Oran en 1996 – a été cité par le grand reporter Jean-Claude Guillebeaud, un des témoins accompagnateurs du voyage : « Le vrai dialogue est possible à partir du moment où on est convaincu que l’autre est porteur d’une vérité qui nous manque. »

L’HUMOUR DISSIPE LES CONTRARIETES

Etre touriste en Algérie est un privilège, une rareté. En chiffres, les Français sont les premiers touristes occidentaux à sillonner ce pays. Et les guides ou voyagistes locaux les réclament et rêvent du retour des belles années touristiques de 1970. « On sent qu’il y a du cœur chez les Algériens qui accueillent », explique Tayeb, un des organisateurs du voyage qui met ses paroles en pratique. « Seulement les infrastructures mériteraient d’être rénovées ». Bien sûr, tout ne fut pas paradisiaque. Le triste état des villes et des campagnes algériennes a provoqué beaucoup de questions et de regrets. Ainsi, les visiteurs n’ont pas compris pourquoi le sac plastique était roi le long des routes et dans les champs. « Il suffirait d’une campagne de propreté et de bonnes volontés pour tout ramasser. Ça abime le sol et gâche le paysage. »

Et puis, il y avait aussi, conséquence des années noires, la présence des forces de sécurité. Il faut dire que pour exister et conserver leur licence, les voyagistes sur place n’ont pas droit à l’erreur et vivent avec la hantise d’un incident.

Les escortes militaires et policières veillent donc à la bonne marche des déplacements se relayant de wilaya (département) en département. « La sécurité des touristes passe par là », explique un homme en uniforme. L’escorte a même parfois du bon puisqu’elle sert à ouvrir la route lorsque des embouteillages se forment et à lutter contre la petite délinquance. « On a maintenant des réponses à ce voyage un tout petit peu contraint », ont dit certains voyageurs. Mais, souvent, l’humour a balayé les contrariétés.

UN PAYS DE CONTRASTES ET DE PARADOXES

Algérie, terre de paradoxes… Les routes neuves sont chargées et la croissance du marché automobile est exponentielle. La hausse des ventes de véhicules neufs atteint plus de 40% au premier semestre 2012. Le pays s’équipe, s’ouvre. Sur la route récemment construite, en arrivant à Tipasa, une affiche signalétique indique « Même route, même rêve ! » en arabe, en français et … en chinois, mondialisation oblige. Mais, dans un pays où le chômage touche jusqu’à 40% des jeunes, nombre d’entre eux ne rêvent que de travailler pour la Sonatrach, l’acteur majeur de l’industrie pétrolière.

Un site économique parle de « 17 milliards de dollars d’excédent commercial énergétique sur les huit premiers mois de 2012 » tandis qu’à Alger, paradoxalement, une petite annonce scotchée sur le mur des arcades où il est écrit « loue diplôme de coiffure » ou encore « maçon cherche travail ».

PARTAGES SPIRITUELS ET AVANT TOUT FRATERNELS

Enfin, le voyage était aussi l’occasion de tisser des liens interreligieux. Deux rencontres furent marquantes, celle du prêtre du monastère de Tibhirine et celle de l’imam de Constantine. « Qui a, un jour, invité un musulman ou une famille musulmane à sa table ? » « Où est la convivialité ? » a sermonné le père Jean-Marie Lassausse, lors d’une messe chrétienne au monastère de Tibhirine. « La foi est dans la vie, pas à côté. C’est une manière de vivre, croyant ou pas. » C’est de cela dont il devrait être question en France pour éviter de creuser un peu plus le fossé des quartiers. Quelques jours après, lors de ce pèlerinage en terre musulmane, l’Imam de la somptueuse mosquée Emir Abdelkader à Constantine, invite ce groupe de français, nombre d’entre eux étant croyants et pratiquants, à dialoguer sur l’Islam. Posément et avec un grand esprit d’ouverture, il a répondu longuement à plusieurs questions, parfois insistantes. L’Islam d’ouverture, l’Islam des Lumières existe déjà mais peine à se faire connaître.

Dernière étape, à la sortie de Biskra, un panneau indique en arabe et en français : « Ta famille t’attend ». Prévention routière ou simplement joli adieu ? En tous les cas, beaucoup, parmi les cent voyageurs, ont été séduits par l’Algérie et veulent revenir avec leur famille. « On a le pessimisme de raison et l’optimisme de volonté » leur a dit un jeune avec détermination. Entre l’Algérie et la France, les peuples n’ont pas attendu les élus pour se réconcilier. Restent en souvenir cette image gracieuse d’une femme âgée remontant les ruelles de la Casbah ou encore cette photo d’un « ancien roumi » au centre d’un groupe d’étudiants devant le mémorial Dechrat Ouled Moussa. Il reste de nouveaux liens à inventer entre un pays âgé et un pays plein de force et d’espérance.

P.S. : Ce voyage en partage est dédié à Kheira, la nourrice algérienne de ma fille, d’un instinct maternel sans mesure. La photo de ces sept filles, de la plus jeune à la plus âgée, toutes plus jolies les unes que les autres, trône chez elle au-dessus du canapé. Maman peu lettrée, chez elle, l’amour a mille fois suppléé au savoir. Ses sept filles sont cadres ou chefs d’entreprise. Elles ont brillamment réussi comme on dit. Un merci aussi à Akram Belkaïd et Jean-Claude Guillebaud, qui ont été du voyage et qui ont permis, au cours de conférences nocturnes, d’éclairer de leurs connaissances les étapes de ce voyage.

Pascale Conte

article publié dans le Quotidien d’Oran du 18 octobre 2012 (->http://www.lequotidien-oran.com/?ne...]

19 Messages de forum

  • Retours en Algérie 27 octobre 2012 11:15, par marcowiich

    Visiter sa patrie, en qualité de « touristes », quelle déchéance historique !

    La meilleure, c’est celle-là :

    « Nesrine, 32 ans, responsable de l’accueil des étudiants algériens partant pour la France, affirme avec sérénité qu’elle « préfère regarder devant et non pas derrière ». Et d’ajouter : « C’est notre humanité qui nous lie, pas l’histoire entre la France et l’Algérie ». La salle applaudit (sic). »

    Alors pourquoi ces « touristes » ne sont-ils pas allés en Tasmanie, en Patagonie, ou au Brésil, ou n’importe où ailleurs ? Partout dans le monde, nous avons des frères en l’humanité !

    • Retours en Algérie 28 octobre 2012 16:04, par Stanislas

      Nesrine a parfaitement raison La guerre est finie depuis cinquante ans cher Monsieur J’ai fait la guerre d’Algérie et y ai perdu des camarades d’origine européenne ou maghrébine Maintenant plutot que de ruminer le passé il est grand temps de tourner la page comme nous l’avons fait avec l’Allemagne et ses alliés Autriche, Hongrie, Bulgarie etc Cela est d’autant plus justifié que nous avons avec eux une histoire commune Vous semblez ignorer que les algériens ont combattu à nos cotés depuis la Guerre de Crimée en 1854 puis au cours des trois guerres franco- allemandes ,en Indochine etc N’oublions pas non plus les travailleurs qui ont contribué à l’effort de guerre et à la reconstruction de notre pays

      • Retours en Algérie 1er novembre 2012 10:51, par marcowich

        Cher Monsieur,

        Merci d’avoir combattu en Algérie du bon côté contre le FLN/ALN avec vos camarades d’origine européenne ou maghrébine.

        Car, quand on égorge et éventre de sang-froid, hors des combats, des femmes et des enfants (européens et surtout musulmans), comme le faisait le FLN/ALN, on ne peut pas être du bon côté. Il n’y a qu’à voir ce qu’est devenue l’Algérie sous leur férule : un voile de poussière recouvre le pays, et la jeunesse ne rêve que de s’enfuir.

        Finalement, vous aussi, comme moi, vous parlez, de l’Histoire, et vous avez raison.

        Mais en affirmant : « C’est notre humanité qui nous lie, pas l’histoire entre la France et l’Algérie », Mademoiselle Nesrine sous-entend que, dans l’histoire commune entre la France et l’Algérie, tout n’a été que crimes de la part de la France, et ne préfère ne pas en parler. Naturellement, les faits démontrent le contraire. Peut-être trop âgés, trop fatigués, trop heureux de retrouver leur patrie perdue, les « touristes » n’ont pas réagi et ils ont même applaudi peut-être pour qu’elle continuât à leur parler et qu’ils entendissent encore un peu sa voix, souvenir de certains rêves de leur jeunesse.

        Mais il ne faut pas en vouloir à Mademoiselle Nesrine, car elle est certainement, elle aussi, une victime, une victime de la propagande et des mensonges du FLN sur la période française de l’Algérie déversés dans les cerveaux des jeunes écoliers algériens.

        En réalité, ces voyageurs « pieds-noirs » auraient dû être accueillis par cet organisme, non pas en « touristes », mais en anciens compatriotes.

        • Retours en Algérie 1er novembre 2012 14:50, par TOUABI Amar

          Décidemment ce Mr marcowich est indécrottable. Il est là, sur ce site, à étaler une culture nulle de l’Algérie, à manifester une certaine nostalgie, à étaler un racisme primaire et à contrarier. De plus, il se cache sûrement (comme tous les gens de son genre) derrière un pseudo car manquant de courage, non sérieux et en retard sur son âge. C’est un perturbateur. Il a intervenu dans presque tous les sujets sans les maîtriser mais juste pour montrer une certaine haine et un racisme. Je lui ai répondu plusieurs fois mais vainement et au risque de me répêter, je lui dirais encore une fois que celui qui ne lit pas et qui n’écoute pas croit toujours avoir raison. C’est son cas. De plus, il est arrogant et provocateur. Ses interventions ont montré des limites, dans ses connaissances :

          • De la guerre d’Algérie,
          • De son pays d’adoption, la France,
          • Des arabes et des Berbères qu’il ne cesse de mélanger avec un ’art’ dont il est le seul à connaitre les secrêts,
          • etc Alors, le fait de le voir parler de l’humanité me fait simplement rire. Dans ce sens, il ne peut sonder la profondeur de la sincérité de Mlle Nesrine et du Mr qui a intervenu précédemment. Donc, qu’il cesse d’étaler ses bétises sur le net car il n’a pas conscience de la portée certainement. Même les efforts de Claude (qui lui donne l’hospitalité) pour un rapprochement des deux peuples le laissent indifférent. Pitoyable...
          • Retours en Algérie 1er novembre 2012 15:41, par marcowich

            Mon pauvre Monsieur, la culture occidentale est ainsi faite : tous les points de vue peuvent s’exprimer sur tous les sujets. Il faut simplement vous habituer à entendre un point de vue différent du vôtre.

            Vous ne démontrez pas en quoi ce que je dis est contraire à la réalité ou en quoi je me trompe.

            Alors, vos impécations de type charia sont comme le bruit de cimbales qui résonnent dans le vent.

            • Retours en Algérie 1er novembre 2012 16:29, par TOUABI Amar

              Oh lala ! Si faire du surplace et insister en balançant de l’inculture sur le net font la culture occidentale, je crois qu’elle aurait disparu depuis longtemps ! Or, il ne faut pas se voiler la face et attribuer ses inepties à cette culture pour se dédouaner et se montrer autrement ! C’est de la prétention et ce que vous affublez de ’points de vue’ n’est qu’une émanation condamnable d’un racisme primaire. Un comportement qui n’a de place nul part sur la planête, encore moins sur le vieux continent sensé être une locomotive de développement et de compréhension de l’autre. Quant à ce ’flash’ (Charia) qui vous confirme dans une inculture latente, on a entendu d’autres ! Dans ce sens, celui de l’anti intégrisme et de l’ouverture, vous aurez beaucoup à apprendre chez moi. Dans ma Kabylie où même les gènes des gens refusent l’obscurantisme et les attributs en rapport. Donc, ces termes (dont Charia), étrangers à mon cercle d’évolution, trouveront mieux leur place dans la région qui vous a vu naitre : ils y’aura des preneurs et vous aurez des dévidendes qui viendront renforcer votre.... inculture !

        • Retours en Algérie 6 novembre 2012 02:23, par Stanislas

          Monsieur Marcovich Je n’ai pas combattu aux cotés du FLN et de l’ALN mais j’ai risqué ma peau en combattant contre eux Vos invectives prouvent que vous m’avez mal lu Par ailleurs il y avait chez nos adversaires beaucoup de gens de grande qualité tels Larbi Ben M’Hidi ,Mostefai Ben Boulaid etc avec qui nous aurions du négocier plutôt que de les assassiner Depuis cinquante j’ai pris du recul par rapport à la "légende dorée de l’Algérie Française" D’abord parce qu’au cours de mes affectations j’avais découvert la misère scandaleuse du bled et des casbahs par rapport aux quartiers et villages européens Ensuite parce que j’ai été témoin du comportement criminel et irresponsable de l’OAS et de ses chefs Ensuite parce qu’en étudiant notre histoire commune j’ai compris pourquoi cette guerre s’est terminée de façon tragique (surtout pour les harkis d’ailleurs) A partir de 1870 le » peuple pied noir " manipulé par ses élus à refusé toutes les réformes en faveur de ceux qu’ils appelaient les indigènes Cela malgré l’impôt du sang que ces « indigènes » avaient versé sans compter ,notamment, au cours des trois guerres franco-allemandes Pourtant les Algériens à la différence des européens d’Algérie se voyaient refuser pour des motifs stupides la citoyenneté a part entière Quant à l’Algérie j’y suis retourné moi aussi chez des amis algériens Le pays malgré toutes les embuches qu’il a rencontré ( contre choc pétrolier ,ingérence du FMI ,décennie noire etc ) a beaucoup progressé Toutes les communes sont électrifiées et raccordées à l’eau courante (méme si parfois il y a pénurie en été) Un réseau routier et autoroutier moderne est en construction Des exploitations agricoles performantes contribuent à nourrir dans de forte proportions une population multipliée par 3 On ne rencontre plus ces nombreux pauvres vêtus de fripe qui vivaient dans les regroupements ou les casbahs Enfin un gros effort a été consenti pour l’enseignement :la plus part des Willaya ont des universités

          • Retours en Algérie 6 novembre 2012 10:37, par marcowich

            Monsieur Stanislas,

            Merci de votre réponse argumentée.

            Mais je vois que vous ne m’avez pas compris. Peut-être est-ce-que parce que jeparle avec conviction ?

            Je ne me plaçais pas du point de vue des combattants. Et je suis sûr que parmi eux, il y avait des ges gens de qualité. Mais il n’empêche que leurs méthodes à l’égard des popuilations civiles, européennes et musulmanes, n’étaient pas bonnes, c’est le moins qu’on puisse dire. Et ce n’est pas parce qu’ils ont atteint leurs buts, que ces méthodes devraient aujourd’hui être sanctifiées.

            D’ailleurs, Jean Amrouche, indépendantiste kabyle et chrétien, disiait que ce n’était pas la bonne voie qui était choisie et que le peuple algérien aurait à souffrir de ses conséquences (je cite de mémoire).

            Vous dites qu’ont été construites de nombreuses universités et bien d’autres choses, certes : l’Algérie a profité de la manne pétrolière, héritage de la France. Mais pourquoi sa jeunesse ne rêve que de quiter le pays ? sans parler des millions de travailleurs qui ont émigré.

            En outre, je ne parlais qu’au point de vue patriotique, c’est à dire les petites gens "pieds-noirs", ouvriers, artisans, jardiniers, pêcheurs, etc. qui étaient en ce pays depuis 1840 et 1870, qui avaient fait de l’Algérie leur patrie.

            C’est d’ailleurs ces "pieds-noirs" qui ont créée le concept d’algérien, repris par la suite par les nationalistes musulmans.

            Ce n’est pas le petit peuple pieds-noirs qui a pris les terres des tribus berbéro-arabes ni instaurer le colonialisme, même si, en l’absence d’élites parmi eux, ils ont souvent été facilement manipulés par les journaux financés par les colons.

            C’est pourquoi, je m’insurgeais surtout dans ma première intervention contre le fait qu’ils soit accueillis en "touristes" dans cette sorte de voyage officiel et non pas en anciens compatriotes, et qu’une des gentils organisateurs ne veuille pas faire référence aux liens historiques qu’ils avaient eu avec ce pays et ce peuple, et utilisait un cliché digne d’une conversation de bistrot "d’humains"

            Est-ce que les Palestiniens, qui ont fui leur patrie comme les pieds-noirs, accepteraient de venir en "touristes", sans liens historiques, en "humains" dans la Palestine de leurs ancêtres ?

            La plupart de mes contradicteurs me répondrait que non, et ils auraient raison.

            • Retours en Algérie 6 novembre 2012 16:42

              Cher Monsieur Marcowich

              Pour avoir vécu dans le bled au milieu de la population algérienne il y a cinquante ans pendant deux ans et dernièrement en 2004, 2007, 2011, pendant près de 3 semaines, j’ai pu mesurer les qualités d’accueil et d’humanité des Algériens : leur côté chaleureux pourrait inspirer bien des Français.

              Comme vous l’écrivez, les méthodes dont a été victime la population européenne, il y a plus de cinquante ans n’étaient effectivement pas bonnes. On peut légitiment se demander pourquoi ?

              Ce qui s’est passé pendant la guerre d’Algérie est la suite logique d’une politique de ségrégation ou d’apartheid qui a perduré pendant plus d’un siècle et peut être illustrée par le drame de Zeralda du 1er août 1942. Voir à ce sujet http://guy.perville.free.fr/spip/ar...

              http://lamtardh.unblog.fr/2012/10/0...

              http://www.lemaghrebdz.com/lire.php...

              Aujourd’hui, la guerre d’Algérie est terminée. Celle des mémoires continue.

              Il serait temps cependant de chercher à comprendre les causes profondes du malheur vécu de part et d’autre, c’est-à-dire d’identifier l’origine de la lame de fond qui a tout emporté en 1962.

              Une fois celle-ci diagnostiquée, les bienfaits de la colonisation paraîtront une incongruité. Il sera alors possible en toute humilité d’admettre et de reconnaître la souffrance de l’autre.

              Le sang versé devrait nous rassembler et nous inciter à regarder l’avenir avec confiance et humilité.

              Croyons en l’humanité des citoyens de nos deux pays.

              Bien cordialement.

              Claude

              • Retours en Algérie 8 novembre 2012 00:00, par marcowich

                Cher Monsieur Claude,

                Je ne doute pas que le peuple algérien est un peuple chaleureux, mais je parlais uniquement des méthodes du FLN/ALN, non seulement à l’égard des européens mais aussi à l’égard des des musulmans comme je l’ai dit, précision que vous ne reprenez pas, vous limitant aux seuls européens.

                Il est vrai qu’en Algérie française, il y eut de nombreuses injustices à l’égard des musulmans, dans la mesure surtout ils n’avaient pas accès aux commandes de leurs propres pays jusqu’en 1945, puis après, il y eut le fameux double-collège de triste mémoire. Mais cela était de la seule responsabilité du gouvernement français, et non pas des pieds-noirs comme vous semblez le sous-entendre.

                Car c’est bien Paul Reynaud, chef du gouvernement français qui a répondu à Ferhat ABBAS, venu lui demander en 1936 l’élection de députes musulmans : « Pas de turbans au Parlement ! ». Et c’est le même gouvernement français qui a fait attendre des semaines le cheik Ben Badis venus à Paris pour une demande à peu près similaire et qui est parti sans rien obtenir.

                Je vous prie de m’excuser, mais permettez-moi de vous dire que vous exagérez, lorsque vous affirmez qu’en Algérie, il était pratiqué une « politique de ségrégation ou d’apartheid", en citant le seul cas d’un maire d’une petite commune de 3000 habitants à l’époque, Zeralda. Le nombre important de contrevenants musulmans à son arrêté imbécile et criminel démontre que ceux-ci avaient, au contraire, l’habitude de venir à la plage avec les Européens.

                Vous êtes allés dans le « bled » en Algérie, vous n’y avez pas vu d’Européens. Est-ce pour cela que vous en déduisez qu’il y avait ségrégation et apartheid ? Les Européens vivaient pour l’essentiel dans les villes, et partageaient les quartiers avec leurs voisins musulmans.

                Les européens et les musulmans prenaient les mêmes autobus et allaient aux mêmes écoles, et les enfants européens et musulmans partageaient leus jeux. C’était cela la réalité, même s’il y avait d’autres réalités moins riantes.

                En toute hypothèse, l’Algérie n’était pas l’Afrique du Sud, loin de là. Il vous suffirait de regarder les photos anciennes dans certains sites pour vous en convaincre. C’est d’ailleurs pour cela que les Algériens accueillent très bien les pieds-noirs qui y retournent. On ne voit pas cela dans les townships sud-africains.

                Il n’est pas la peine de tomber dans la repentance et de nous inventer des crimes que la France n’a pas commis. Le peuple algérien ne demande pas cela d’ailleurs. Il s’agit des responsables du gouvernement algériens qui cherchent à masquer l’échec de leur politique : chômage de masse malgré le pactole pétrolier, arabisation-catastrophe, économie déliquescente, etc.

                Je peux même vous dire qu’après l’indépendance, dans un certain village sur la côte oranaise, il a été proposé à un jeune de 16 ans, ancien partisan de l’OAS notoire, d’entrer dans la Jeunesse FLN, sans conditions.

                Mais à cet âge, un jeune a trop le sens de l’honneur et le respect des morts pour accepter une telle proposition, même si elle était dépourvue d’arrière –pensée et que finalement il trouvait que le drapeau vert et blanc, il était quand même pas mal, et le Kessamen, alors terrible, impressionnant, très beau.

                Vous voyez le peuple algérien entretenait des relations spéciales avec les pieds-noirs.

                • Retours en Algérie 10 novembre 2012 10:24

                  Cher Monsieur Marcowich

                  Je fais suite à votre message et à la réponse un peu vigoureuse d’Amar.

                  J’ai beaucoup d’admiration et de sympathie pour mes amis pieds-noirs avec qui j’ai noué des relations confiantes et émouvantes avant, pendant et après l’inauguration de mur des disparus en 2008. Je respecte et compatis à leurs souffrances. Voir http://miages-djebels.org/spip.php?...

                  Mon amitié n’est cependant pas exclusive : j’ai également beaucoup d’estime et d’affection pour les Algériens qui ont souffert des conséquences d’une politique absurde et menée de façon constante pendant près des 130 ans à leur endroit. Après avoir fait l’objet d’expropriation de leurs terres, et avoir été victimes d’exactions de toute sorte, sur leur propre sol ils ne seront jamais considérés comme des citoyens français, mais comme des sujets français, soumis au code de l’indigénat, alors qu’avec le droit du sol, créé pour la circonstance, le fils d’immigré européen devenait lui automatiquement citoyen français !...Une situation inique et source de frustration créant tous les ingrédients et les ferments d’une Révolution.

                  Cette politique a été sources de révoltes sporadiques et a conduit à la guerre civile sanglante sans précédent de près de 8 ans que nous avons connue les uns et les autres. Une guerre civile qui s’est poursuivie au-delà de la signature des documents du 18 mars 1962 qui organisaient pourtant le cessez-le-feu, la sécurité des biens et des personnes et les conditions formelles d’accès du pays à l’indépendance. L’OAS, association de desperados de l’armée et d’une partie de la population européenne a contribué activement à empêcher l’application des accords signés le 18 mars 1962 en créant dans les villes un chaos tel que les Européens en seront finalement les victimes et seront obligés de quitter leur pays.

                  Il faut remonter à la Révolution française pour trouver un désastre humain d’une telle ampleur à la suite une guerre civile où la terreur est érigée en système pour renverser l’ordre établi. La Révolution de 1789 et celle du 1er novembre 1954 ont un terreau commun : l’injustice, la misère, les inégalités sociale, l’étouffement de l’expression démocratique et surtout le cloisonnement de la société en ordres bien séparés : en 1789 le Clergé, la Noblesse et le Tiers Etat, en 1954 les Français de souche européenne et les Français de souche nord-africaine, ces derniers n’ayant pas les mêmes droits, mais soumis aux mêmes devoirs pour défendre le territoire français.

                  Face à cette injustice étouffante, les révolutionnaires de 1954 à qui était enseigné l’histoire de France ont pour modèle entre autres l’idéal jacobin, voir à ce sujet « Robespierre et les Jacobins »

                  Voir http://gcpp-nice.blogspot.fr/2012/0...

                  « Par ailleurs, toujours en termes de pensée sociale, Robespierre considère que la société nouvelle doit reposer sur la fraternité des hommes. L’idéal de fraternité ici revendiqué n’a rien de nouveau, mais la conception de Robespierre est particulière : la fraternité ne découle pas d’une communauté naturelle des hommes, mais d’une union nécessaire pour lutter contre le despotisme. Il s’agit d’une « mutuelle assistance » pour faire front contre les tyrans. Il vise les monarchies coalisées, évidemment. Mais, cette fraternité exclut tous ceux qui ne font pas partie du « peuple » au sens étroit du terme, c’est-à-dire les privilégiés et les ecclésiastiques. On voit ici les prémices d’une lutte des classes, qui sous-entend que la Révolution doit être faite par et pour le peuple lui-même »… « Mais, la contribution la plus originale de Robespierre en terme de pensée politique est la théorie des deux gouvernements qui repose sur une appréciation du rôle des circonstances dans l’histoire politique. Selon cette théorie, Robespierre considère qu’il existe un gouvernement constitutionnel légitime et un gouvernement révolutionnaire temporaire qui doit permettre de réunir les conditions nécessaires à la mise en place de ce gouvernement légitime ; une fois que la Constitution du 24 juin 1793* (de l’an I) a été rédigée et votée par les constituants, au lieu de la faire appliquer immédiatement, il fut décidé conjointement par Robespierre et Saint-Just, qu’en raison des dangers à la fois externes et internes à la République, « le gouvernement serait révolutionnaire jusqu’à la paix ». L’idée de Robespierre est de résoudre les problèmes par la Terreur, avant d’enraciner la République par le Droit. Il veut concilier la force et la vertu, ou plutôt de permettre le règne de la vertu par la force. Une formule célèbre illustre parfaitement sa pensée : « La terreur sans laquelle la vertu est impuissante ; la vertu sans laquelle la terreur est funeste. » ….une question fondamentale dans l’appréhension des enjeux, politiques et sociaux, depuis les origines de l’humanité, une question qu’on peut ainsi formuler : la concrétisation d’un idéal justifie-t-elle sa négation ?.... ».

                  Dans les faits la question qui est posée : la fin justifie-t-elle les moyens ?

                  Gandhi et Nelson Mandela ont trouvé une autre voie. C’est exceptionnel dans l’histoire de l’humanité.

                  Le CRUA qui donnera naissance au FLN a choisi la lutte armée. À qui la faute ?

                  En toute honnêteté, Monsieur Marchowich, si vous étiez né Algérien et non Français qu’auriez-vous fait ?

                  En ce qui me concerne, si j’étais né Algérien, selon mon vécu, celui de ma famille, mon degré d’éducation, j’aurais vraisemblablement basculé du côté de la violence.

                  Il faut identifier les racines du mal et éviter que « nos enfants aient les dents agacées parce que nous avons mangé des raisins verts ».

                  Bien cordialement.

                  Claude

            • Retours en Algérie 9 novembre 2012 08:57, par TOUABI Amar

              Toujours là à semer la confusion quand il reçoit une réponse à son immuable racisme. Parfois, il est le petit pied noir innocente victime, d’autres fois il est le super Français développé qui en veut à ces Algériens qui ont réagi pour avoir leur souveraineté devant un colonialisme aveugle. Dans tous les cas, il est prétentieux, raciste et surtout ENFANT dans ses argumentations.

              Jean Amrouche, indépendantiste Kabyle (?) c’est une première comme d’autres d’ailleurs et qu’il a cité, toute honte bue, dans d’autres interventions. L’Algérie d’aujourd’hui est certes mal gouvernée et je suis le premier à l’admettre mais il faut que ce monsieur sache que le ’Clan au pouvoir’ a travesti les idéaux de la révolution Algérienne et travaille toujours pour un lobby Français. Il ne cherche pas à comprendre cela mais ce n’est pas grave. Son souci reste majeur à ses yeux et se limite à la destinée des pieds-noirs et à la confusion entretenue à satiété : 1 - l’ignorance de la composante Algérienne qu’il ne cesse de dénommer Arabo-berbère ou Berbéro-arabe, selon l’humeur, mais toujours sans AUCUN intérêt. 2 - A destiller un racisme envers et contre tout ce qui bouge car il ne lit pas et crois tjrs avoir raison. la situation est différente de ce qu’il pense mais ne veut rien savoir. Ce qui le condamne dans sa misère en connaissances. 3 - A attribuer tous les maux du monde aux Algériens indépendants car croyant que le colonialisme décrié par tout le monde était à sa juste place !

              Enfin, il va loin du moins au delà de ses compétences (s’il en a !) quand il parle de la manne pétrolière qui serait un héritage Français (? ??), de l’émigration et est même prêt à déformer des dires et des positions d’hommes de valeurs pour ’arranger’ ses positions racistes.

              C’est lamentable.

              Il faut que cet ’illuminé’ d’un genre hideux sache que lex exactions du colonialisme Français, les maladresses et autres dérives ne datent pas seulement de la période de la guerre. Elles jalonnent la longue période du colonialisme et qui est de 132 ans. Dans ce long comportement inhumain et unique au monde, je cite les grands dépassements :

              1 - Un début de génocide en Kabylie vers 1854 pour punir la résistance de cette région. Des dizaines de milliers (peut être des centaines) de morts orchestrés par des militaires dans des massacres aveugles. Les Kabyles sont de farouches combattants mais face à l’arsenal militaires, on ne peut que constater des dégâts. Cette tuerie de masse était suivie d’un grand éxil vers l’Est et jusqu’en Tunisie et ailleurs où les conditions étaient meilleures. Il n’y a pas eu beaucoup d’écrits sur la question mais elle reste l’un des crimes contre l’humanité les plus remarquables. Peu importe pou lui qui ne connait qu’Oran pour ses extrapolations à l’ensemble de l’Algérie. De toute façon, il manipule ’Avec une aisance unique’ la question des arabo-berbères ou des berbéro- arabes et ça a l’air de lui suffire.... 2- Les massacres du 08 Mai 1945 à Kherrata (Bougie), Sétif et Guelma. 3- Le massacre du 20 Août 1956 au stade de Skikda (Philipeville) 4- Les expropriations des terres et la dénominations d’indigènes qui relèguent les autochtones au rang de sous hommes ! 5- L’innommable exclusion des enfants des autochtones de l’école et de l’éducation. Un crime de premier ordre et sur lequel je ne me tairai jamais personnellement. 6- La famine des populations Kabyles notamment et cet interdit d’accès au travail dont ils ont été victilmes. Et que veut il avoir en réaction à cette attitude ??? 7- Et tout ce qu’à enduré la population pendant la période de la guerre

              L’émigration dont il parle le dépasse et n’a rien à voir avec sa vision limitée. Mon grand père était arrivé en France bien avant le sien peut être et s’il a choisi cet exil c’était sous la pression de la faim dont j’ai parlé. Peut il comprendre la portée de ce ’choix’ ? Non. La manne pétrolière n’est nullement un héritage Français. Bien au contraire la France en a profité largement. De toute façon, et je parle en connaissance de cause, il ne pourra comprendre la compléxité du domaine de la recherche et du développement des hydrocarbures. La meilleure position qu’il doit adopter par rapport à la question est de ..... se taire.

              Comparé à ces inhumanismes, le sort des pieds - noirs relèverait d’un luxe paradisiaque. Alors qu’il arrête de ressacer son racisme entretenue avec des arguments faux et une nostalgie qui mérite un débat intellectuel.

              je m’excuse devant Claude et la sincérité de certains intervenants. Cet énergumène nous pousse souvent à aller au delà de notre sagesse et de notre désir de mettre notre piérre dans une construction positive.

  • Retours en Algérie 10 novembre 2012 16:52, par marcowich

    Cher Monsieur Claude,

    Merci de votre analyse très détaillée de l’évolution historique comparée de l’Algérie et de la France que vous m’exposer.

    Mais les souffrances imposées par la France colonisatrice aux populations musulmanes sont-elles plus grandes que celles supportées par les longues cohortes d’esclaves noirs, par millions, disparus à tout jamais sans descendance, et dont les musulmans de ce pays qui devint l’Algérie par la grâce des Français, ont bien profité du 8ème siècle au 19ème siècle.

    Monsieur Bouteflika et son ministre des "anciens combattants" demanderont-ils un jour pardon aux millions d’esclaves noirs, victimes de l’esclavagisme arabe ? Poser la question, c’est y répondre.

    Alors qu’est-ce que toutes ces pleurnicheries et ce ressentiment de faible et de colonisé complexé (de « mechkine ») : « Ah, vous ne me donnez pas raison, c’est que vous êtes racistes » ?

    Si j’ai essayé de comprendre les « pieds-noirs », c’est simplement parce que l’article du « QUOTIDIEN D’ORAN » en constituait le thème. Et je me suis placé du point de vue des vaincus, les pieds-noirs. C’est pourquoi j’ai cité l’anecdote (véridique) du jeune OAS à qui, après l’indépendance, des responsables FLN ont proposé d’adhérer à la Jeunesse FLN, et qui a hésité, attiré qu’il était par ce drapeau vert et blanc qu’il découvrait et par la beauté du Kessamen. En plus, on lui faisait miroiter la perspective de conquête de la France avec le butin, car « le Dieu des Arabes est plus fort que le Dieu des Français ». C’est la preuve que la guerre d’Algérie est quelque chose de complexe, dont la compréhension n’est pas à la portée de n’importe quel esprit simple.

    Alors, prétendre, comme vous le faites, que si les pieds-noirs ont quitté précipitamment leurs pays, c’est à cause de l’OAS, permettez-moi de vous le dire, vous vous trompez.

    Me vient à l’esprit le roman « CE QUE LE JOUR DOIT À LA NUIT » de l’écrivain algérien, Yasmina KHADRA, fils d’un membre de l’ALN, éduqué dans une école militaire ALN au Maroc, et qui a réalisé le prodige, dans son livre, d’adopter le point de vue psychique d’une famille » pieds-noirs »en pleine guerre d’Algérie.

    Pour Ysamina Khadra, il me semble, le jour (la conscience du peuple algérien) doit quelque chose à la nuit (la colonisation).

    Votre analogie entre la Révolution Française et la Guerre d’Algérie ne me convainc pas, car il s’agit de deux phases distinctes de deux cultures totalement différentes l’une de l’autre. Mais c’est une autre question qui mérite bien des développements.

    Enfin, vous me demandez :"Monsieur Marcowich, si vous étiez né Algérien et non Français qu’auriez-vous fait ?"

    Je vais vous répondre franchement.

    De Gaulle s’est débarrassé de l’Algérie parce qu’il estimait que le peuple français était un peuple fatigué d’avoir conquis le monde et qu’il lui fallait une période de repos, et donc en finir avec la charge des colonies.

    Le général De Gaulle craignait qu’un jour les généraux arabes et africains de l’Armée française ne prissent la France comme une proie et n’entreprissent des coups d’état et des guerres civiles en cascades, comme au temps de la Rome antique avec les barbares germaniques dans l’Armée romaine.

    C’est la perspective d’un destin pour la France identique à celui de la Rome décadente qui tourmentait le Général de Gaulle. Et c’est pour cela qu’il a mis l’Algérie en plein dans la « gueule » du FLN, comme l’a rapporté Krim Belkacem.

    Et bien, je vous dis que, dans cette perspective, si j’avais été un Arabo-musulman d’Algérie, j’aurais choisi d’être dans l’Armée française et donc j’aurais combattu pour l’Algérie française.

    En effet, commander l’Algérie indépendante, c’est régner sur un village, tout au plus une petite province du monde. Régner sur la France, c’est régner sur le monde.

    C’est comme si vous aviez demandé à Bonaparte de choisir entre la Corse et la France. Il n’a pas hésité, lui, un seul instant. Il est parti, en pleine nuit, sur une barque, à la rame, vers la France, vers le monde, vers la Gloire. Il a laissé à ses anciens compagnons corses le drapeau corse et a remporté avec lui le drapeau tricolore qui était dans la mairie de Corté, en disant à ses anciens amis indépendantistes (paolistes) : « J’emporte avec moi le drapeau français, il est trop grand pour vous ».

    • Retours en Algérie 11 novembre 2012 15:12, par TOUABI Amar

      Incorrigible et têtu comme une mule, il ne subsiste chez lui que cette nature d’une personne qui ne lit pas. Le comble est qu’il donne des références ??? Cependant il est certain que ses lectures (quand ça lui arrive d’en faire) sont orientées pour conforter ses positions de nostalgique déséspéré. C’est un LE PEN, avec le courage en moins.

      Pleurnicheries ? Faible ?, colonisé compléxé ?, Du n’importe quoi mais il faut l’attribuer à ses tares et à son inculture. Monsieur ’l’illuminé’ apparemment il n’y a pas que vos pieds qui sont noirs, même vos ’idées’ le sont, chez moi en Kabylie les hommes ne pleurent jamais et j’en suis un avec un énorme H. Un H qui vous courbera l’échine ! Faible ? il n’y a qu’une façon de le voir (...) De plus, sur ce site même, les lecteurs apprécieront lequel de nos deux en est un. En outre, moi personnellement, je ne suis même pas colonisé et je ne développe aucun complexe dans la mesure où les Français que j’a cotoyé en ont eu pour preuve. Sinon, la colonisation française de l’Algérie est un fait indéniable et il faut un têtu pour le remettre en cause. C’est même une colonisation brutale et aveugle qui a fait des crimes en Kabylie passibles de justice : Peut être un jour le TPI s’y penchera ?

      Ca vient aussi avec le ’Quotidien d’Oran’, les arabes, Yasmina Khedra et je ne sais quoi d’autre ? Je vous ai répêté ’n’ fois qu’Oran, les arabes et les enfants du Système sont atypiques de l’Algérie qui a fait la révolution et qui a souffert du joug colonial. Pourquoi ces indues extrapolations pour faire croire à un semblant de connaissance de l’Algérie ? Cette inculture vous enfonce encore plus et vous relègue à un statut de raciste écervelé. Reprenez vous avant que le train ne vous laisse seul, en proie aux vicissitudes d’une nature impitoyable. Pour commencer, évitez de vous étaler sur le net et allez ruminer votre haine et vos préjugés du côté de votre guide, Le Pen !

    • Retours en Algérie 11 novembre 2012 15:20

      Cher Monsieur Marcowich

      « Les haines de races ne sont jamais au fond que des haines de places. » Chanteclerc d’Edmond Rostand.

      Les pieds-noirs ne sont pas des vaincus comme vous le dites. Ce sont des victimes d’une politique qu’en grande partie certains d’entre eux ont cautionnée.

      Dans vos rêves de coq conquérant né en Algérie, vous vous voyez en aigle. Bien que n’étant pas Napoléon qui veut, vous oubliez un détail capital : vous n’auriez eu aucune chance de jouer dans la cour des grands, car né algérien vous ne pouviez faire partie de la basse-cour.

      C’est le cœur du drame algérien. A plus de cinquante de distance, ce clivage vous échappe toujours.

      Par ailleurs, Napoléon malgré son génie, a appris à ses dépens et aux dépens de notre pays qu’il est vain de chercher à faire le bonheur des peuples malgré eux. Les monarques de la Restauration voudront eux pour donner un certain lustre à leur règne, étendre hors Europe les frontières de notre pays en utilisant des méthodes rodées par les troupes napoléoniennes en Espagne. On sait ce qu’il en est résulté en Algérie.

      Quant à l’esclavage, qui avait été aboli par les Révolutionnaires, il fut rétabli par Napoléon en 1802, avant d’être aboli en 1848. Il est vrai que vous semblez faire une différence entre les souffrances des esclaves blancs et celles des esclaves noirs, comme vous faites une différence entre les souffrances subies par les Français et celles subies par les Algériens.

      Compte tenu des différences d’appréciation qui nous séparent, je ne saurais trop vous encourager à créer votre propre blog. Vous pourrez ainsi chanter à des gens moins simples dans un cocorico cocardier votre vision nostalgique d’une époque révolue où l’homme était un loup pour l’homme, et la raison du plus fort, toujours la meilleure.

      Bien cordialement.

      Claude

      • Retours en Algérie 11 novembre 2012 15:54, par TOUABI Amar

        Monsieur Grangjaques,

        Merci pour cette intervention. Ce Monsieur avec son insistance et son ’talent’ de répondre à côté (car il ne lit que ce qui l’arrange) m’a obligé à user d’un vocabulaire qui n’est pas mon plat quotidien. Plus j’ai apprécier vos efforts et votre ligne de conduite pour un rapprochement des deux peuples, plus j’ai reppoussé les allégations et les prétentions de ce Monsieur. Il n’en demeure pas qu’il sait ce qu’il fait et n’attend personne pour l’orienter : c’est décidé chez lui, il réduira toutes les vérités des autres pour imposer les siennes. Il ne peut cacher son jeu.

        Cordialement

    • Retours en Algérie 12 novembre 2012 03:49, par stanislas

      • Cher Monsieur Marcovich • Quand vous affirmez « Le général De Gaulle craignait qu’un jour les généraux arabes et africains de l’Armée française ne prissent la France comme une proie et n’entreprissent des coups d’état et des guerres civiles en cascades, comme au temps de la Rome antique avec les barbares germaniques dans l’Armée romaine. • C’est la perspective d’un destin pour la France identique à celui de la Rome décadente qui tourmentait le Général de Gaulle. » Ce n’est pas très cohérent • Pourquoi ? parce que si l’Algérie était restée française, il y aurait eu nécessairement des généraux et préfets français, de parents arabo-berbères comme ce fut le cas du général Rafa ou du Préfet Belhadad pour ne citer qu’eux Rien ne vous permet d’affirmer qu’ils n’auraient pas servi loyalement la République En toute hypothèse à l’époque romaine il n’y avait pas de télevision pour rappeler à l’ordre les factieux • Ensuite parce que ce sont des généraux putschistes bien »français », qui s’appelaient, Jouhaux, Salan , etc et qui rêvaient de franquisme « à la française »qui ont mis en péril nos institutions n’hésitant pas ,dans leur aveuglement ,à tenter d’assassiner le chef de l’État non seulement populaire mais régulièrement élu • Ensuite parce que les généraux Berbères romains tel Septime Sévères devenu empereur ont bien mérité de l’Empire • Enfin parce qu’il existe des causes multiples à la chute de l’Empire Romain et elles peuvent se combiner L’action des barbares venu de l’est de l’Europe ne fut que l’une d’entre elles

    • Retours en Algérie 12 novembre 2012 12:38, par stanislas

      Cher Monsieur Marcovich

      Je prie d’abord Claude et Amar de m’excuser de squatter ce forum ,l’intervention qui suit sera la derniére sur ce sujet .

      J’ai eu la chance de revenir de la guerre d’Algérie Non sans tristesse car je n’avais pas été formé par mon école militaire pour amener le drapeau tricolore, mais à accepter le sacrifice suprême Depuis j’ai beaucoup réfléchi et recherché dans notre histoire commune les causes de cette « guerre sans nom », qui à entrainé tant de sacrifices inutiles

      Sur cette histoire de l’Algérie je viens encore de lire plusieurs livres trés intéressant Le premier est publié chez L’Harmattan" « l’Algérie en guerre ABANE Ramdane et les fusils de la rébellion » Il a été écrit par un parent de Ramdam ABANE, l’organisateur du congrès de la Soummam, le docteur Belaid ABANE , qui est également diplômé d’études supérieures en sciences politiques Cet ouvrage présente l’intérêt de faire apparaitre de façon factuelle combien les préjugés européens avaient conduit à sous-estimer les capacités d’organisation de nos adversaires le plus souvent autodidactes Il décrit la façon efficace, dont ceux-ci s’étaient organisés politiquement et militairement à l’occasion du congrès de la Soummam sans pour autant que nos troupes réagissent Cela bien qu’un mulet qui portait les archives des congressistes se soit échappé et réfugié dans une caserne française Le deuxième chez RIVE NEUVE « Ismayl Urbain royaume arabe ou Algérie franco musulmane ? » a été écrit par un descendant d’Ismayl Urbain, le préfet honoraire, Michel Levallois, diplômé de l’INALCO et docteur en histoire. Michel Levallois, descendant d’Urbain a fait la guerre d’Algérie comme officier des Affaires algériennes (les SAS). Certains passages de ces deux livres se font écho en quelque sorte et donnent une explication trés interessante sur les origines du conflit

      Michel Levallois place en exergue de son ouvrage une citation extraite du journal du grand écrivain francophone, que fut Mouloud Feraoun (1) Voici la conclusion de la citation de Mouloud Feraoun : « Certes pour la France la perte de l’Algérie serait irréparable. Pourquoi la France n’a-t-elle pas su s’attacher les Algériens ? »

      Belaid ABANE apporte, en quelque sorte, la réponse dans le chapitre d’ introduction de son livre« Chronique d’un jusqu’au-boutisme aveugle et suicidaire » en ces termes : « Depuis que l’Algérie est passée à la chute du second Empire, du statut militaire à l’administration civile, la tactique des oligarques n’a pas varié : ameuter la population européenne en instrumentalisant ses réflexes et ses peurs archaïques, chaque fois qu’il est question de réforme. L’objectif étant de verrouiller toujours un peu plus le système qui fonctionne à leur profit, même si dans sa logique, il protège les intérêts de la minorité « blanche » dont il fait sans cesse mousser l’orgueil « de communauté supérieure ». Résultat : le système finit par installer dans les esprits une tragique confusion d’intérêts. Aveugle les « Petits Blancs » en sont arrivés à ne plus distinguer leur propre devenir de celui des Borgeaud ,des Gratien-Faure ,des Schiaffino ,des Abbo et autres potentats coloniaux Faille irrémédiable, le « le peuple pied noir » est dépourvu de conscience et de présentation politique, n’ayant alors d’autres choix que de s’abandonner totalement à l’idéologie suicidaire du bloc colonial. Son seul « parti » est précisément cette oligarchie dont la presse le manipule et le mobilise de manière quasi pavlovienne. « Ils vont devenir nos égaux et nous serons submergés par leur nombre - ne cessent-elles de ressasser pour l’effaroucher. Formatés dans la peur et le mépris de l’indigène, Les Pieds-Noirs dans leur immense majorité, obéissent inconditionnellement, au mot d’ordre de cette presse et de ces oligarques qui se piquent d’opposer leur veto à la moindre réformette qui ferait un tant soi peu justice à la population musulmane »

      L’analyse du mécanisme décrit par ce texte est hélas pertinente Il convient cependant de le nuancer, car tous les pieds noirs n’étaient pas « arabophobes » ce fut le cas de Jules Roy, Albert Camus, Jacques Chevallier, Jean Pelgri, Jean Senac, etc Ainsi les « activistes », manipulés par les prépondérants,( dont certains élus et politicie(e)ns assument actuellement l’héritage) ont joué un rôle calamiteux pendant les 132 ans de présence française en Algérie Ce constat est corroboré par de nombreux observateurs de la situation des « indigènes », tout au long de notre présence en Algérie Il y a ainsi Pierre Montagnon ancien capitaine de l’Armée française , qui participa au maquis implanté par l’OAS dans l’Ouarsenis On ne peut donc l’accuser d’étre « pro-FLN » Il écrit : à la page 73 de son livre « La Guerre d’Algérie genèse et engrenage d’une tragédie » ouvrage publié en 1984 : « Mais surtout en Algérie les potentats locaux font obstacle à la scolarisation indigène. Ils redoutent de sortir de sa torpeur une plèbe qui se tait et travaille à bas prix. Un rapporteur du budget de l’enseignement des indigènes explique en 1895 à ses collègues du parlement : « Les école algérienne forment des insurgés et des déclassés » En 1908 le congrès des maires d’Algérie- tous européens, vote une motion extraordinaire : « considérant que l’instruction des indigènes fait courir à L’Algérie un véritable péril, tant du point de vue économique qu’au point de vue de peuplement français, les maires d’Algérie émettent le vœu que l’instruction des indigènes soit supprimée » Pour sa part Jules Ferry,(qui fut un chaud partisan de la colonisation, (ce qu’on lui reproche toujours de nos jours )avait été nommé président de la Commission sénatoriale d’enquête sur l’Algérie en – 1892 Voila ce qu’il écrivait dans son rapport : « Il est difficile de faire entendre au colon européen qu’il existe d’autres droits que les siens en pays arabe et que l’indigène n’est pas une race taillable et corvéable à merci [.]. Si la violence n’est pas dans les actes, elle est dans le langage et dans les sentiments. On sent qu’il gronde encore, au fond des cœurs, un flot mal apaisé de rancune, de dédain et de craintes Le cri d’indignation universel qui a accueilli, d’un bout à l’autre de la colonie, les projets d’écoles indigènes que le Parlement français a pris à cœur, est un curieux témoignage de cet état d’opinion." Le Maréchal Lyautey en 1919 après l’échec des négociations avec les colons sur une loi visant à réformer la procédure d’accès à la pleine nationalité des musulmans d’Algérie (cité par l’historien Pierre Ageron) écrivait « Les colons agricoles français ont une mentalité de pur Boche, avec les mêmes théories sur les races inférieures destinées à être exploitées sans merci. Il n’y a chez eux ni humanité ni intelligence » Un article publié dans le Journal des Communes du 1er décembre 1923, lui faisait écho en quelque sorte On peut y lire la demande adressée au Gouverneur général Steeg et au Gouvernement à Paris par le député-maire et président de la fédération des maires d’Algérie Gabriel Abbo, pour « …garantir la Métropole contre la venue de malfaiteurs dangereux et de réserver en même temps à l’agriculture algérienne, dont la production est si nécessaire à l’alimentation de la Métropole, une main-d’œuvre certainement médiocre, mais malgré tout utilisable en Algérie, mais en Algérie seulement

      . Bien avant lui Guy De Maupassant écrivait : … Tout au long de l’histoire de la présence française en Algérie, des incendies ont donc régulièrement décimé les forêts, la recrudescence des incendies accompagnant la montée de chaque période insurrectionnelle… … Un particulier quelconque, quittant la France, va demander au bureau chargé de la répartition des terrains une concession en Algérie. On lui présente un chapeau avec des papiers dedans, et il tire un numéro correspondant à un lot de terre. Ce lot, désormais, lui appartient. Il part. Il trouve là-bas, dans un village indigène, toute une famille installée sur la concession qu’on lui a désignée. Cette famille a défriché, mis en rapport ce bien sur lequel elle vit. Elle ne possède rien autre chose. L’étranger l’expulse. Elle s’en va, résignée, puisque c’est la loi française. Mais ces gens, sans ressources désormais, gagnent le désert et deviennent des révoltés. D’autres fois, on s’entend. Le colon européen, effrayé par la chaleur et l’aspect du pays, entre en pourparlers avec le Kabyle, qui devient son fermier ».

      • Retours en Algérie 14 novembre 2012 17:31

        Mr stanislas,

        Vous êtes dans une logique des plus humaines et des plus justes. Votre vision s’approche de celle de Claude qui veut extirper le mal, sans inciter à l’oubli, pour un rapprochement des deux peuples ballottés par des manipulations et des visées obscures. L’humanité et l’intelligence restent le dénominateur des hommes qui veulent appartenir au monde qui avance.

        Merci aussi d’avoir parlé de cette oligarchie qui a amené à tromper les Européens et à mettre une pression, quelque part, salvatrice pour les autochtones. Sans ce pouvoir aux mains de ces préviligiés, la guerre d’Algérie n’aurait sans doute pas eu lieu (?) Ce mode de gouvernance a provoqué un bouillonnement de révoltes tout au long de l’occupation Française. D’où les nombreuses insurrections. Donc, l’origine du conflit réside dans ce verrouillage pour protéger des intérêts d’une minorité. Et les effets sur les autochtones devenaient de plus en plus insupportables, notamment :

        1. Le chômage et le travail à basse rémunération, vecteurs de famine et de ses corollaires ;

        2. La non scolarisation des dits "indigènes" ;

        3. Le génocide (et l’exil forcé) des populations Kabyles.

        Ce Marcowich, qui fait partie en réalité une partie de l’enjeu, a sombré dans cette confusion d’intérêts et se croit aujourd’hui arrivé. Ses interventions n’ont pas cessé de tourner autour des différences culturelles, des mélanges entre Arabes et Berbères, d’une grave confusion entre pouvoir algérien et Algériens, etc. Dans tous les cas, il reste loin de la réalité et ses connaissances du problème frisent le nul. Pour provoquer, il vient semer l’amalgame (et sur tous les sujets) pour ennuyer tous les lecteurs, sans respect pour Claude qui lui donne l’hospitalité sur ce site. Pour dire que votre intervention est salutaire et porteuse d’un message significatif et quantifiable à souhait.

        L’origine du conflit est résumée d’une manière concise par ce passage de votre écrit et que je me permet de reprendre :

        « ’...Un particulier quelconque, quittant la France, va demander au bureau chargé de la répartition des terrains une concession en Algérie. On lui présente un chapeau avec des papiers dedans, et il tire un numéro correspondant à un lot de terre. Ce lot, désormais, lui appartient. Il part. Il trouve là-bas, dans un village indigène, toute une famille installée sur la concession qu’on lui a désignée. Cette famille a défriché, mis en rapport ce bien sur lequel elle vit. Elle ne possède rien autre chose. L’étranger l’expulse. Elle s’en va, résignée, puisque c’est la loi française. Mais ces gens, sans ressources désormais, gagnent le désert et deviennent des révoltés... »

        Ensuite, l’obstacle à l’école et la répression aveugle des différentes insurrections corsent l’addition. Il y va là d’une loi de physique : La force de la réaction qui s’oppose à celle de l’action avec une intensité, au moins égale !

        TOUABI Amar


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