Salut Pierre Antoine.
En 2009, à l’occasion de la publication d’un extrait de ton livre « Le chemin du souvenir » sur le site de Miages-djebels, tu m’avais téléphoné depuis l’hôpital. Tu m’avais fait comprendre que tes jours étaient comptés. Nous avons bavardé. Tu te sentais un peu seul, mais tu gardais cependant le moral, car tu n’avais rien à te reprocher. Tu avais accompli ton devoir de soldat. Cependant une fois rentré en France tu as dû faire face à une situation qui mettait en danger ta famille. C’est pourquoi, une fois tes enfants devenus majeurs, pour préserver ta sécurité, après avoir divorcé, tu as organisé ta disparition. Cela t’a donné l’occasion de te mettre à l’écriture.
- Eglise de Corps
Comme ton manuscrit a été retrouvé il y a deux ans dans le presbytère de Corps et m’a été transmis, j’en déduis naturellement que tu avais trouvé refuge à proximité à ND de la Salette. Un havre de tranquillité, propice à regarder le passé avec détachement et même avec humour et l’avenir avec confiance. Dans ce cadre enchanteur tu as retrouvé la paix intérieure et avec des mots simples et un ton naturel, tu as su restituer parfaitement la vie quotidienne des alpins en Grande Kabylie. L’authenticité de ton témoignage m’a été confirmée dernièrement par Fernand, un de tes camarades de section qui t’a bien connu. Il m’a confirmé que tu étais un gars réservé, un camarade agréable et un soldat soucieux de la population.
- Site de La Salette
Ta grande taille, ton naturel placide et ton bon sens déconcertant, imposaient le respect et dégageaient une autorité naturelle. Comme ton témoignage se lit très facilement et constitue un document solide pour ceux qui veulent connaître cette époque, je me fais un devoir de rééditer le « Chemin des souvenirs » publié aux Éditions Bénévent aujourd’hui disparues.
Cela permettra également à tes enfants de découvrir qui était leur père. Je profite de l’occasion pour leur signaler que le dernier chapitre du manuscrit n’a pas été publié dans le livre, car il fait état des tribulations accompagnant tes premières années en France. Comme le manuscrit est leur propriété, il leur suffira d’entrer en relation avec moi pour le récupérer.
Après t’avoir aidé à te reconstruire, l’étoile de ND de la Salette brille à nouveau et protège dorénavant les tiens. En effet en janvier 2019, elle a guidé une paroissienne de Corps qui m’a fait suivre ton manuscrit. Elle a également inspiré l’un de tes neveux de Birkhadem. Celui-ci en janvier 2019, via le site Miages-djebels, t’envoyait un message de réconciliation que je te fais suivre aujourd’hui : « Bonjour Mr THENON, Si vous faites partie toujours de ce monde, je prierai Dieu de vous prêter vie. Vous êtes le mari de ma tante Yamina, la sœur de ma mère. Vous êtes venus chez nous à Birkhadem en 1973. Je garde un bon souvenir de vous, de ma tante, et de vos enfants : Daniel, Janique, Alice, et Jean-Louis. Pour plus de contact, je vous laisse notre numéro de téléphone fixe chez… Le plus grand bonjour de la part de ma mère et mes frères et sœurs à toute la famille ».
Mon cher Pierre Antoine, tu m’excuseras d’avoir mis deux ans à me manifester. Il fallait que je remette la main sur ton livre…
À un de ces jours. Pense à me garder une place près de toi.
Claude
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