Je n’ai rien à ajouter à la réponse de Sofia qui a su parfaitement rapporter les nobles idéaux des Moudjahidine. Ceux qui disent qu’ils sont des sauvages, des barbares et autres n’ont rien compris à l’Histoire de notre guerre de libération. Je leur rappelle simplement qu’il y avait des français avec nous, dans nos rangs ; qu’il y avait des chrétiens, des juifs, des communistes.......
Ceux-là qui respirent le relent de l’Algérie française veulent se voiler la face. Il faut regarder l’avenir, tisser de nouveaux liens d’amitié et de fraternité, comme nous le faisons avec Claude GrandJacques, Jean-Marc Boccard, stanislas, Rémi, Nallet et d’autres. Ces trois derniers faisaient partie d’une délégation d’anciens appelés que j’ai accompagnés tout au long de leur séjour en Algérie en février 2010. Nous avons eu l’occasion de rencontrer un groupe de Moudjahidine à Béjaia, le colonel Hassan, ancien chef de la Wilaya IV à Alger, Louizette Ighil Ahriz qui a avoué pudiquement ce qu’elle a subi. Avec ces anciens soldats, nous avons visité le musée d’Ifri et d’El Flaye, le lieu ou fut implanté le PC Artois du général Challe et bien d’autres activités ; tout celà pour nouer des liens d’amitié et de fraternité, malgré toutes les terribles épreuves que les Algériens ont subies.
Je précise que je réponds depuis Paris où j’ai participé à l’AG "des anciens appelés de la guerre d’Algérie contre la guerre" qui versent leurs pensions militaires à une caisse pour financer des projets socio-économiques en Algérie, au Maroc et en Palestine. L’AG était co-présidée par une grande dame : Mme Simone De Bollardière, veuve du général Paris de Bollardière qui, lui, a compris très tôt le sens du combat des Algériens. Il avait démissionné de l’armée pour toutes les horreurs qu’il a constatées et c’était à son honneur. Pour une fois, un officier de haut rang de l’armée coloniale s’est dressé contre la guerre, au risque de briser sa brillante carrière. Mais l’important c’est qu’il avait choisi l’honneur, le loyalisme et d’obéir à sa conscience.
La semaine dernière,j’ai tenu une conférence dans un lycée à Lyon pour montrer aux jeunes élèves les objectifs de notre combat, notre volonté de tisser des liens d’amitié avec le peuple français. Au cours de mes brefs séjours en France, je suis sollicité pour des émissions radio, des rencontres. J’ai même participé à l’élaboration d’un DVD à l’ECEPAD (relevant de la défense nationale), toujours pour apporter la vérité sur ce qui s’était passé pendant la guerre de libération. Les Historiens des deux pays ont en effet besoin de nos témoignages pour écrire l’Histoire de notre guerre, une Histoire vraie, authentique, et non une Histoire tronquée comme le font les nostalgiques de l’Algérie française.
Certes, nous n’avons jamais voulu que l’Algérie d’aujourd’hui soit celle que nous avions souhaitée lorsque nous avons pris les armes ; mais celà est indépendant de notre volonté. L’essentiel pour nous, c’est que nous avons libéré le pays du joug du colonialisme ; pour le reste, il appartient aux nouvelles générations de mener leur combat, comme nous l’avions fait dans le mouvement national, malgré notre jeune âge.
Et c’est un maquisard de 1956 à 1962 (sans interruption) qui vous répond. Je crois que ceux qui tiennent le langage d’égorgeurs, de terroristes, d’islamistes n’ont encore rien compris. Je leur conseille de prendre la peine de lire les livres qui sont écrits par des Moudjahidine ou par certains anciens soldats qui ont fait la guerre et qui passent aux aveux, afin de se rendre compte de la vérité. Personnellement, j’ai écrit 5 livres:1-Le colonel Amirouche Entre Légende et Histoire 2-AVOIR 20 ANS DANS LES MAQUIS 3- Le colonel Amirouche, A la croisée des chemins.4-Chroniques des années guerre en Wilaya III 1956-1962 Tome 1 "Crimes sans chatiments" 5- CHRONIQUES........Tome 2 RECITS DE GUERRE . 6- LES APPELES DU CONTINGENT, CES SOLDATS MALGRE EUX (témoignage d’un ancien officier de l’ALN) qui sera publié incessamment.
Il n’est point de mon intention de faire de la publicité sur mes livres, car je n’en ai pas besoin. Ils se vendent tout aussi bien en Algérie qu’en France. Que les nostalgiques de l’OAS et de l’Algérie française changent de comportement ; sinon, ils seront balayés par le vent de l’Histoire ; et le peuple français n’est pas dupe. D’ailleurs, il a toujours soutenu notre combat et nous lui en sommes reconnaissants.