L’ALGERIE DEVANT LE SENAT 21-22 mars 1935
a) LE TEMOIGNAGE DE MAURICE V1OLLETTE
Le tableau de l’Algérie a été brossé au Sénat- [1], le 21 .mars 1935, par l’un des anciens gouverneurs, Maurice Viollette, [2] qui avait déposé une demande d’interpellation « sur les mesures que Monsieur le Ministre de l’Intérieur comptait prendre pour tenir, à l’égard des Français musulmans d’Algérie, les promesses qui leur avaient été faites lors du centenaire ».
Le sénateur socialiste indépendant explique le malaise profond de l’Algérie par des causes économiques et des causes morales. [3]. Comment améliorer la santé de ce malade dont l’état importe de façon si essentielle :
« Car. pas d’Algérie, pas d’Afrique française ! Et, je vous le demande, que seraient nôtre sécurité et notre honneur si la métropole n’avait plus de prolongement de l’autre côté de la Méditerranée ? [4]
La crise algérienne s’explique par la souffrance des musulmans, souffrance de la masse des travailleurs et des fellahs, souffrance de ceux « qui ont déjà été pénétrés par notre civilisation », souffrance physique et morale. La première est évidemment plus facile à constater, et Maurice Viollette dénonce la « misère noire » qui sévit outre Méditerranée et qui ne cesse de s’aggraver, plaçant littéralement « sur le bord de la famine » les populations de certaines régions. Cette crise est-elle passagère ? Non, il s’agit bien plutôt d’un état permanent de misère :
« Les journaux ont donné à penser, M. le Ministre, que, pour vous, cette misère lamentable est la conséquence de la crise économique et que, si la prospérité revenait, la misère disparaîtrait ou se réduirait. Comment a-t-on pu vous persuader ainsi ? [5] ) » ...
Mouton Marie-Renée.
L’Algérie devant le Parlement français, de 1935 à 1938. In : Revue française de science politique, 12e année, n°1, 1962. pp. 93-128. doi : 10.3406/rfsp.1962.403366 http://www.persee.fr/web/revues/hom...
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