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Les écoles catholiques dans la Kabylie du XIXe siècle

jeudi 15 septembre 2011, par Karima Dirèche

L’instrumentalisation du mythe berbère, associée aux expérimentations coloniales, fait de la Kabylie montagneuse un espace d’acculturation et d’évangélisation privilégié par la Société des missionnaires d’Afrique (les Pères blancs) qui, dès 1873, cinq ans après sa fondation par Mgr Lavigerie, nouvel évêque d’Alger, y ouvre des écoles primaires.

Longtemps confondues avec des orphelinats, celles-ci doivent affronter la double concurrence des écoles coraniques et des écoles républicaines construites au milieu des années 1880. En raison de la qualité et de la rigueur de leur enseignement, elles finissent néanmoins par s’inscrire dans le paysage kabyle et contribuent à l’émergence d’une élite francophone acculturée, mais non assimilée.


Plan La Kabylie, une région fantasmée : entre particularismes locaux et mythe d’un christianisme ancien Une société kabyle traumatisée par la répression coloniale Orphelinats ou espaces scolaires ? Miséreux et fils de notables L’offensive de l’école républicaine


L’enseignement religieux catholique, dans les espaces colonisés, a toujours été considéré comme le parent pauvre du système éducatif français. Soumis à des tracas et à des difficultés importantes, dès le début de la colonisation, il s’impose progressivement (même en périphérie du système) par des stratégies de contournement et des compromis avec les différents gouvernements généraux. L’Algérie coloniale de la fin du xixe siècle a expérimenté la politique scolaire d’une congrégation missionnaire. Cette politique non seulement s’élabore dans une perspective d’évangélisation (développer l’universalisme du message chrétien et catholique en terre musulmane), mais s’inscrit également dans un projet d’assimilation assez caractéristique des expérimentations coloniales que l’Algérie a eu à connaître à la fin du xixe siècle.

2Nous présenterons, dans un premier temps, les modalités d’action de cette politique scolaire, en reconstituant le contexte historique dans lequel elle s’est inscrite et les acteurs principaux qui y ont participé. Dans un second temps, nous en montrerons les caractéristiques dont la principale réside dans sa confrontation problématique et parfois houleuse avec l’école républicaine.

Pour lire la suite de cet article passionnant de Karima Dirèche aller à http://cdlm.revues.org/index3333.html

Karima Dirèche CNRS-TELEMME, MMSH, Aix-en-Provence

Karima Dirèche est chargée de recherches au CNRS-TELEMME (Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, Aix-en-Provence).

Elle a publié :

  • Histoire de l’émigration kabyle en France au xxe siècle, Paris, L’Harmattan, 1997, 265 p.
  • Les Comoriens de Marseille. D’une mémoire à l’autre, Paris, Autrement, 2002, 190 p.
  • Chrétiens de Kabylie (1873-1954). Une action missionnaire dans l’Algérie coloniale, Paris, Bouchène, 2004, 153 p.

1 Message

  • Les écoles catholiques dans la Kabylie du XIXe siècle 18 novembre 2011 23:20, par Sophia Ammad

    Dès que j’ai lu "un espace d’acculturation" et "mythe berbère" je me suis dit que cela ne me plairait pas. Ce fut le cas, les religieux et tous les opprimés ont toujours été accueillis avec bienveillance quand ils venaient en paix en Kabylie. C’est seulement quand ils sont agressés que les Kabyles se rebellent. Il y a d’ailleurs de nombreuses erreurs, par exemple Karima Dirèche ne parle pas du monastère des pères blancs qui fut incendié mais pas par les Berbères.


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