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Jean Marc BOCCARD, un des piliers de Miages-djebels nous a quittés

mercredi 25 novembre 2015, par Claude GRANDJACQUES

Jean Marc était un frère pour Claude. Il est décédé le 20 novembre 2015.

Il était Vice Président Départemental de l’UDC AFN 74 OPEX. et avait un rôle actif à Miages-djebels.


Mon Cher Jean Marc

Comme j’ai pu m’en rendre compte lors de ma dernière visite, la flamme intérieure qui t’habitait brillait toujours, même si ton corps commençait à donner des signes manifestes d’épuisement et de faiblesse. Tu menais ton dernier combat avec lucidité, courage, dignité et même avec un certain panache.

Notre premier contact remonte à 10 ans. Il est lié à la publication et à la diffusion d’un livre témoignage « Des Miages aux djebels » dans lequel tu te reconnaissais et à la diffusion duquel tu allais largement contribuer. Ce livre a été un ciment qui allait nous unir comme deux frères.

Dans un premier petit billet de décembre 2005, d’une écriture précise et régulière qui a toujours fait mon admiration, tu m’indiquais avoir servi en Algérie dans les rangs du 3e RPIMA en 1959-1960.

Ceux que je recevrais par la suite allaient me permettre de mieux te connaître. Ces échanges allaient nous enrichir l’un et l’autre et nous permettre de progresser sur la voie d’une mémoire apaisée.

« J’ai refermé ton livre et les yeux mi-clos, m’écrivais-tu, j’ai laissé le présent pour rejoindre Alain, ces chemins que nous avons parcourus sans nous connaître, ces villages accrochés à la pente, ces forêts profondes, ces montagnes pareilles aux nôtres, ces femmes et ces hommes qui méritaient notre respect… Nous avons été trompés. Mais eux (en face) l’ont été plus que nous : quel gâchis !..."

J’ai compris rapidement qu’Alain te rappelait ton camarade Marc, le voltigeur de pointe qui avait été tué devant toi à Oued Fodda mais aussi François d’Orléans.

Alain, le jour de sa mort, le 8 juin 1960, guidait François d’Orléans et sa section dans les Akbils. Celui-ci à son tour devait mourir pour la France le 11 octobre 1960. « Tu avais fait tes classes avec lui à Mont-de-Marsan à l’automne 58. C’était m’écrivais-tu, un homme de qualité. Un mélange de noblesse et de simplicité. Il fumait la pipe. Il est certainement mort comme savent mourir ceux qui ne craignent pas cet ultime face à face ».

De ton écriture si limpide dégageant un parfum chaleureux qui réchauffe le cœur, par petites touches, tu te confiais : « Voilà quelques mois qu’un hasard nous a fait nous rencontrer. Hasard peut-être pas, étant persuadé que les rencontres ne sont que l’expression, l’aboutissement d’un besoin intime. Je suis allé deux fois à St Jacques de Compostelle… Nous avons marché avec des gens formidables de toute nationalité. Nous sommes restés amis. C’était et c’est encore comme si nous nous étions toujours connus ».

Tu poursuivais : « L’humilité, le respect, le souci du partage, l’intelligence d’esprit, l’ouverture de cœur… contribuent ou sont les conditions sine qua non d’une rencontre réussie ».

Tu avais gardé un souvenir amer de tes opérations dans les djebels en particulier dans le Babor où "en décembre 1959, après t’être trompé de chemin, avec tes voltigeurs, tu avais fait voler en éclat une embuscade tendue par les moudjahidin". Un peu plus tard, la veille de Noël, toujours dans les Babor, "ton convoi était accroché : vous étiez plantés le nez dans la boue, incapables de manœuvrer, sous le tir de 2 MG. Seul le mouvement audacieux d’une section vous libérait peu avant que le jour se lève. C’était Noel ! »

« L’Algérie, m’écrivais-tu encore, ne t’avait pas laissé le goût d’en faire plus » avant de poursuivre : « Je ne sais pas si j’ai été un bon soldat, je penserais même le contraire, car je n’étais pas préparé à passer du statut d’étudiant à celui de para de Bigeard. Peu importe, aujourd’hui j’ai pour toutes celles et tous ceux qui ont eu 20 ans dans les Aurès ou en Kabylie un regard d’amitié fraternelle ».

L’année 2006 sera pour toi une année charnière. Tu m’informes de tes ennuis de santé et me confies « rester lucide et déterminé », vouloir « être silence pour écouter les autres, vouloir oublier tes souffrances pour partager celles des autres » et « avoir besoin de tes amis ».

Ceux-ci ne te feront pas défaut. Ils vont t’épauler. Ils t’ont donné « des raisons de croire que notre combat d’hier n’a pas été inutile, et au contraire nous a donné des armes, inoffensives cette fois, pour lutter contre le mal, l’indifférence, la connerie ».

Nous avions à notre disposition un livre témoignage relativement abouti grâce à aux conseils de Serge Cattet. Les anciens d’AFN s’y reconnaissaient.

Le diffuser pour la cause des handicapés relevait un peu de l’utopie. C’est toi qui vas prendre l’initiative de conférences à donner dans les sections avec séances de dédicace quand nécessaire. Ce sera Douvaine, Cruseilles, Marignier, les Contamines. Tu vas même assurer des permanences au Salon du livre à Passy

Le département n’est pas un horizon suffisant : nous irons ensemble à St Étienne, nous participerons au Congrès de l’UNC à Châteauroux et nous irons même à Montpellier livrer des livres destinés à une bibliothèque en Kabylie, interviewer Ginette une ancienne EMSI et un ancien para. Celui-ci te prêtera des photos. Elles devaient constituer un des fonds où puiser pour illustrer le livre en gestation de notre camarade Serge Cattet « La tourmente ». Tu participes à cet ouvrage en recueillant des témoignages complémentaires. Car comme tu me l’écrivais « Notre mémoire collective a sa place dans un monde à la dérive ».

C’est dans ce contexte que tu deviens Président de la commission mémoire. Tu vas aller à la rencontre de camarades qui n’avaient jamais parlé. Tu les débriefes pour employer le jargon actuel avec douceur, tact et compréhension. Cinquante ans plus tard, tu as su faire parler les taiseux, meurtris par leur douleur enfouie. Un de ces témoignages douloureux a été publié sur le site de Miages-djebels qui est très consulté en Grande Kabylie.

Mon cher Jean Marc, au moment de ta démobilisation, le lieutenant qui avait remplacé ton commandant de compagnie, t’avait jaugé : « Tu feras un bon instituteur ! » Sous-entendu meilleur instituteur que militaire.

Dans le milieu parachutiste, cette appréciation avait vraisemblablement une connotation désobligeante voir méprisante.

Ton lieutenant avait vu juste. Je peux en témoigner pour t’avoir vu à l’œuvre. Si tu avais été armé d’une craie et d’un crayon comme un certain nombre de nos camarades, tu aurais fait des merveilles. L’Algérie d’alors avait un besoin criant d’instituteurs et ce qu’ils ont semé a donné des fruits doux et riches de promesses.

Tu étais un pédagogue né et tu as su mettre tes talents au service du rapprochement entre les hommes en exposant avec tact, conviction et passion ce que nous avons vécu. Tu vas aller dans les lycées à la rencontre des jeunes. C’est la tâche que tu t’étais assignée.

Les ennuis de santé vont décupler ton énergie. Tu te mets à l’informatique et tu prépares tes conférences en prenant soin de mettre en perspective l’histoire et ce que nous avons vécu et d’agrémenter tes exposés de photos.

Ta dernière a eu lieu en avril à Megève. Dans l’article du Dauphiné libéré, « Une conférence passionnante autour de la guerre d’Algérie », figurait une photo où j’ai pu te voir au milieu d’enfants subjugués. Tu présentais ton album souvenir. Connaissant tes ennuis de santé, j’ai pu mesurer l’effort surhumain qu’a représenté le fait d’aller jusqu’à Megève et de présenter ta conférence.

Mon cher Jean Marc à plusieurs occasions, tu m’as dit à propos de ta maladie que tu connaissais le chemin.

Maintenant que tu es arrivé, je peux te le dire : « j’ai été heureux et fier d’avoir fait un bout de route avec toi. Je vais continuer dans la direction que tu nous as indiquée, celle de l’amitié entre les hommes au nom de la vérité. »

Au fait, dans ce lieu intemporel où tu côtoies dans la lumière tous ceux que nous avons aimés et qui sont partis avant nous, n’oublie pas de saluer en particulier Marc, Alain et François d’Orléans.

À défaut de petits billets, pense tout de même à nous envoyer des signes.

St Gervais le 25 novembre 2015


Article paru dans Générations combattantes, Édition des Savoie, Dauphine et Pays de Gex. Février 2016

Président : Hubert Bornens Siège : 2, rue Cécile Vogt Mugnier 74000 Annecy Tél. : 04.50.08.00.20 site internet : www.udc-afn74.fr

JEAN-MARC BOCCARD, VICE-PRESIDENT, N’EST PLUS : DES HOMMAGES RENDUS LORS DE LA CÉRÉMONIE RELIGIEUSE

Ce responsable, vice-président départemental chargé de l’action Mémoire et Civisme, nous a quittés. Il laisse un grand vide au sein de notre association, tant son action y était importance. L’église des Bressis accueillait le jour de son départ une foule nombreuse. Sa famille, ses proches, ses amis, les membres du conseil d’administration, la section de Marignier, 18 porte-drapeaux, tous étaient là pour rendre dans la tristesse un dernier hommage à Jean-Marc.

Que d’émotion, Hubert Bornens retraçait la vie de ce camarade, de cet ami, trop tôt disparu et déclarait : "Jean-Marc a tissé un maillage de relations exceptionnelles en Haute-Savoie et en Isère. Tous ceux qui l’ont côtoyé n’oublieront pas cet homme animé d’un souci du bien commun. Il a été le défenseur des valeurs qui élèvent l’homme par son sens de l’amitié, de la loyauté, de l’abnégation et du service. Oui, nous venons de perdre un ami fidèle, un responsable avisé, un homme généreux. Sa voix, la justesse de ses mots, sa passion pour notre histoire, son sens des responsabilités, ses engagements envers les élèves des collèges et lycées, n’avaient d’égal que sa gentillesse et sa sensibilité. Sa force tranquille inspirait confiance.

Homme consensuel, il trouvait le bonheur dans la bonne conduite de ses activités et ses engagements associatifs, dans le respect de ses interlocuteurs. Nos souvenirs feront partie de cette richesse que nous conserverons pour donner à notre modeste vie une raison d’être et la rendre à nos yeux digne d’être vécue.

Je pense avec affection à toute sa famille, enfants, petits-enfants, qu’elle soit remerciée pour avoir accepté de le partager avec sa seconde famille, l’Union départementale AFN-Opex, Jean-Marc, dans ce lieu de repos qui va être le tien désormais, tous, nous espérons que ce monde qui t’accueille soit un monde de paix.

Encore merci pour tout ce que tu as donné, je t’assure que ton image et nos souvenirs communs nous accompagneront dans nos missions et dans nos vies d’hommes blessés par ta disparition ».

Claude Grandjacques a rappelé les valeurs défendues par son ami Jean-Marc, son rôle en direction de la jeunesse où, en parfait pédagogue, il réussissait à captiver l’attention des élèves sur le rôle de la France en Algérie et plus particulièrement sur la partie sombre de notre histoire commune avec ce pays où l’affrontement militaire dura 10 ans.

Gérard Ouvrier-Buffet, au nom de la section de Marignier, a dit combien ses amis allaient regretter la compétence de cet homme de cœur. Enfin, Max Blanc a rappelé l’intérêt porté par Jean-Marc dans un article rédigé pour faire connaître les blessés des essais nucléaires effectués par la France après 1 962 sur le sol algérien.

À la sortie de l’église, autour du cercueil recouvert du drapeau bleu blanc rouge, les drapeaux s’inclinèrent pour lui rendre les honneurs. La nuit était tombée, ajoutant de la tristesse à ces instants douloureux. À Noële, à sa famille, le conseil d’administration de l’UDC les assure de toute son amitié et de sa sympathie.

JEAN-MARC, TU NOUS QUITTES (PAR SERGE CATTET, L’UN DE SES AMIS)

Jean-Marc, tu as toujours étonné ton monde. On t’aimait, tu nous servais, mais tu nous quittes. La maladie a été plus forte que toi et ne s’est pas souciée de nos espoirs de te trouver longtemps encore auprès de nous tous, auprès de Noëlle, ta compagne qui t’offrait du bonheur, soutenait ton action, partageait ta souffrance, auprès de tes camarades qui appréciaient la vigueur de ton engagement.

Jean-Marc, tu as toujours étonné ton monde, cette aptitude était bien ancrée dans tes gènes. Élève brillant, tu passes avec succès ton bac math élem (ce qui n’était pas courant à l’époque). Tu avais tout pour entamer et poursuivre des études supérieures, mais non, tu renonces à cette voie et tu choisis de t’engager dans une arme d’élite, celle des parachutistes !

Les événements d’Algérie, appelés tardivement guerre, étaient en cours. Les unités parachutistes étaient particulièrement sollicitées sur le terrain, ton engagement a été le bienvenu. Après tes classes, ton entraînement, ton accession au titre de para, c’est la terre des djebels que tu as regagnée et c’est au sein du 3e Rpima que tu as participé à ce conflit qui, de 1954 à 1962 (si ce n’est à 1964), a perturbé et endeuillé la vie de la nation.

Au terme de ton temps, la proposition t’est faite de rester dans les rangs. Tu avais tout pour mener une carrière militaire réussie, ton courage, ton sens de l’engagement, ton intelligence au service de tes capacités d’organisation. Mais non, tu quittes l’uniforme et rejoins le monde civil, celui du rail, sans pour autant oublier celui de tes anciens camarades de combat.

Les temps de la retraite venus, ce sont les rangs de notre UDC que tu décides de rejoindre, des rangs qui, très rapidement, ont pu apprécier les qualités de ton engagement. La section de Marignier t’accueille et ton dynamisme fait que tu en prends bientôt la présidence.

Ce dynamisme n’échappe pas à notre direction départementale qui t’appelle pour la rejoindre et entrer en son bureau. Tu participes ainsi au travail de réflexion, de décision, notamment au sein des commissions. L’une d’entre elles t’attire particulièrement, celle dont la mission est d’œuvrer en faveur du civisme et de la mémoire. Tu étais convaincu de l’absolue nécessité d’entretenir la mémoire des conflits qui avaient marqué l’histoire de notre pays au XXe siècle, de rappeler les sacrifices qu’ils avaient imposés à la nation, civils et soldats confondus.

Un conflit te tenait particulièrement à cœur, celui auquel tu avais participé, comme près de 2 millions de nos concitoyens : le conflit algérien. Comme nous tous, tes camarades, tu estimais qu’il fallait en parler pour en libérer l’histoire qu’une chape de méconnaissances, d’incompréhensions, de zones d’ombre entourait. Conflit malheureux en tous points, celui-ci n’était plus évoqué qu’à travers un flot de calomnies insupportables.

Rétablir une vérité complexe était devenue une brûlante nécessité. Jean-Marc, tu t’es attaché à cette mission avec une ardeur incomparable, te servant des armes de l’écrit et de la parole. Après un demi-siècle de silence, tu as fait parler nos camarades, recueilli leurs témoignages et profité des pages de notre journal Générations combattantes pour en diffuser la connaissance par la voie durable de l’écrit.

Ces témoignages, tu en as fait une pièce maîtresse de La Tourmente, ce livre réalisé en accord avec notre direction nationale pour rétablir une histoire malmenée. À l’explication et au déroulement des faits, tu as ainsi apporté le poids, la richesse et la lumière du vécu.

Recueillir des tranches d’expériences de vie, écrire, ne te suffisaient pas. Il te fallait aussi témoigner directement par la parole. Parler et faire parler étaient, à tes yeux, indispensables. Le champ d’action que tu as alors choisi a été celui de la jeunesse : les enfants des écoles, les adolescents des collèges el lycées où tu étais invité.

Ton aisance à communiquer avec ce monde dont l’esprit n’est pas spontanément en accord avec celui des adultes, des anciens a fait merveille. Non seulement, tu as su échanger, mais aussi intéresser, parfois avec le concours d’expositions (à la réalisation desquelles tu avais participé).

Cette tâche, tu l’accomplissais avec une foi, une détermination peu communes, étonnantes pour tout dire ! Elle n’était pas encore achevée quand la vie t’a abandonné.

Jean-Marc, tu nous quittes, terrassé par un mal implacable. C’est à tes camarades encore dans les rangs, de reprendre ta suite. Ton exemple leur sera un guide précieux. Tu peux partir l’âme en paix. Parachutiste, tu avais l’habitude de t’élancer du ciel pour gagner la terre. Aujourd’hui, c’est le chemin inverse que tu as décidé de prendre. Alors, bon vol !

Serge Cattet


L’Algérie a été une terre de souffrance.

Blessures du corps, mais aussi blessures de l’âme.

Ces poèmes avaient été confiés à ses amis qui avaient combattu en Algérie.

Il est temps maintenant de les faire connaître à un cercle plus élargi.

Merci Jean Marc d’avoir eu, à 20 ans, le courage d’écrire ton ressenti.

Les jeunes générations comprendront mieux aujourd’hui.

POEMES de JEAN-MARC

« Petite Kabyle »

- Elle n’était qu’une enfant
- J’avais à peine vingt ans.

- Le lourd hélicoptère
- A porté en sa terre
- Sa puissance mitraille
- Qui déchire les entrailles
- Faisant couler le sang.

- Cette femme, sa maman
- Voulant la protéger
- Face au monstre s’est levée
- Mais l’obus éclatant
- A la mère et l’enfant
- A retiré la vie.

- Sous le frêle taillis
- Vous étiez allongées.

- Cessez le feu, cessez
- Le sergent s’affolait.

- Mon dieu, qu’avons-nous fait
- Qu’ai-je fait petite fille ?

- Toi morte et moi en vie
- Portant jusqu’à ma mort
- Le poids du petit corps.

- Que ce jour soit maudit
- Où pour tout ennemi
- Nous n’avons affronté
- Que la honte d’être nés.

AFN 1960

« Retour de Permission »

- Nous quittions résignés
- Nos parents bien aimés
- Montagnes et vallées
- Nous cachant pour pleurer.

- Vivant mal l’instant
- Où s’efface au levant
- L’ultime épaulement
- Qui conduit au Mont-Blanc

- Ce terrible voyage
- Avec pour tout bagage
- Quelques belles images
- De nos hauts pâturages

- J’ai retrouvé au port
- L’ami venu du nord
- L’amitié quel trésor
- Demain il sera mort

AFN 1959

« Garde de nuit »

- Tu portes le fardeau
- Tu le portes sans dire mot
- De ces longs mois passés
- D’une guerre désespérée
- A faire ton quotidien
- De tout et puis de rien
- Du danger invisible
- De l’ennemi, la cible,
- Du drapeau dans le vent
- Et le vent en hurlant
- Ajoutant à la nuit
- Ta peur jusqu’au cri
- Tu le sais, tu le sens
- Accroupi il t’attend
- Dans le noir, il se fond
- Est-ce une arme, un bâton
- Qu’il cache sous son burnous
- Toi la folle montre nous
- Montre-toi, ose enfin
- A l’angoisse mettre fin
- On ne m’a pas appris
- A comprendre les bruits
- Les formes et le silence
- Dont on sait l’insolence
- A tout interpréter
- Ces pas, c’est la relève
- Rien, la nuit s’achève
- Et dans l’aube naissante
- II va ombre fuyante
- Quelque repos trouver
- Et comme toi rêver
- De paix...

AFN 1959

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