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Le compromis de Bush entre Baddad et Kaboul.

mercredi 10 septembre 2008, par Jean-Louis TURIN.

Cet article de Jean-Louis Turin, publié dans le Figaro du 10 septembre, relate les décisions du Président américain qui décide de répartir de façon différente les troupes américaines entre l’Irak et l’Afghanistan.

Cette décision de Georges Bush corrobore la pertinence de la réflexion du général Cann ( voir son article rédigé publié le 27 août 2008).

Celui-ci dans ses réflexions géopolitiques n’écrivait-il pas : "Par un choix incompréhensible (en dehors de considérations économiques en général et pétrolière en particulier), les Etats-Unis ont, à la fin de 2001, placé leur effort principal (3/4 des forces) sur l’Irak et leur effort secondaire (1/4 des forces ) sur l’Afghanistan alors que des dispositions inverses se seraient avérées plus cohérentes. Il semblerait d’ailleurs que les deux candidats à la Présidence américaine s’accorderaient sur cette inversion de la répartition actuelle"


Le compromis de Bush entre Bagdad et Kaboul

Jean-Louis Turlin, notre correspondant à New York. Publié dans le Figaro du 10 septembre.

Le président américain a annoncé mardi le retrait de 8 000 soldats d’Irak au profit de renforts en Afghanistan.

Entre la désescalade des effectifs en Irak et le maintien des 146 000 soldats actuellement sur le terrain pour consolider la stabilisation du pays, George W. Bush a choisi la voie moyenne. En annonçant sa décision mardi devant l’Université de la défense nationale, le président américain a consacré une bonne partie de son discours à un autre pays en grand mal de stabilisation, l’Afghanistan, où son commandement militaire a demandé le renfort de trois brigades de combat, soit entre 10 500 et 12 000 hommes de plus.

Mais il n’est pas question de déshabiller Pierre pour habiller Paul. Le général David Petraeus, qui va laisser ce mois-ci le commandement des opérations en Irak à son successeur, le général Raymond Odierno, avait souhaité garder les troupes à leur niveau actuel jusqu’à l’été prochain. En limitant le retrait par paliers à 8 000 hommes d’ici à février 2009, la Maison-Blanche peut symboliquement faire valoir les récents succès en Irak (23 pertes de vies américaines seulement en août, soit l’un des bilans les plus bas depuis l’invasion) sans les compromettre, tout en facilitant de nouveaux déploiements en Afghanistan.

Dans le détail, un bataillon de marines (1 000 hommes) quittera la province d’Anbar en novembre sans être remplacé et une brigade de l’armée de terre (entre 3 500 et 4 000 membres) l’imitera en février prochain. En complément du retrait de ces unités de combat, 3 400 personnels affectés à l’appui logistique seront rapatriés au cours des prochains mois. Enfin, le président a confirmé mardi que les périodes de détachement en Irak seront ramenées de quinze à douze mois.

Rassurer Hamid Karzaï

Le bataillon de marines, qui devait prendre la relève de l’unité rapatriée, ira à Kaboul au lieu d’Anbar. Il en sera de même pour la brigade de l’armée de terre qui sera déployée en janvier en Afghanistan. En tout, les renforts dans ce pays n’atteindront que la moitié des effectifs demandés par les militaires mais politiquement, ils contribueront à rassurer le président Karzaï, secoué par la montée de la violence et la bavure américaine du 22 août dernier, où 90 civils auraient été tués lors de bombardements.

Fidèle à ses promesses de ne rien lâcher en Irak, George W. Bush laissera en janvier prochain à son successeur un niveau d’effectifs supérieur à ce qu’il était avant les 30 000 hommes appelés en renfort en janvier 2007. Sa décision de mardi ne changera pas le débat électoral : Barack Obama s’est engagé à un retrait total des troupes en Irak sur seize mois, et John McCain se fiera aux recommandations de ses chefs militaires.

Jean-Louis Turlin, notre correspondant à New York. Publié dans le Figaro du 10 septembre.


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