Miages-Djebels

Accueil du site > Au nom du sang versé, regardons la vérité

Au nom du sang versé, regardons la vérité

Dernier ajout : 1er février 2020.

« Il faut être fidèle à la vérité même lorsque notre patrie est en cause. Tout citoyen a le devoir de mourir pour sa patrie, mais nul n’est tenu de mentir pour elle. » Montesquieu

Le rapprochement entre les hommes passe d’abord par l’épreuve de la vérité. La France d’aujourd’hui n’est pas responsable de la France d’hier, mais elle n’a rien à gagner à nier certaines vérités.

Avec le recul du temps, certains aspects méconnus des mécanismes qui ont conduit au drame humain de ce qui est désormais appelé la guerre d’Algérie commencent à se faire jour.

À cinquante ans de distance, il serait temps d’identifier les racines du mal à l’origine du drame qu’a été la guerre d’Algérie. Le statut de l’indigénat dont peu de Français connaissent l’existence, est à l’origine du fossé qui a été creusé méthodiquement entre les communautés.

La connaissance des mécanismes machiavéliques et inhumains mis en place devrait faire comprendre aux laudateurs des bienfaits de la colonisation, qu’ils revisitent l’histoire…

Tissons des liens d’amitiés entre les hommes. Nous pouvons voir large. Il n’y a jamais trop de bonnes volontés. Un deuxième site est en construction http://lavoiecherif.miages-djebels.org/


0 | 10

Notes

[1] Chiffres issus de l’ouvrage de Jean-Jacques Jordi, De l’exode à l’exil en France : Rapatriés et Pieds-Noirs en France, Paris, L’Harmattan, 1993, 250p.

[2] Daniel Lefeuvre, « Les trois replis de l’Algérie française », in Jean-Charles Jauffret (dir), Des hommes et des femmes en guerre d’Algérie, Autrement, Paris, 2003, p. 56-72.

[3] Le 17 juin 1962, l’accord Susini-Mostefai entre l’OAS d’Alger et le FLN annonce la fin du mythe de l’Algérie française. De sa prison, le général Salan s’y rallie et appelle, sans être entendu, les Européens d’Algérie à rester.

[4] Chiffres présentés au Sénat par Jean de Broglie, secrétaire d’État aux Affaires algériennes, en 1964.

[5] Ne vivant pas dans les départements français d’Algérie lors du décret Crémieux en 1870 octroyant a citoyenneté français aux indigènes israélites, ils étaient, jusqu’en juin 1962, considérés comme des Français de statut de droit local (mosaïque), comme l’ensemble des « musulmans français ».

[6] Benjamin Stora, « L’impossible neutralité des Juifs d’Algérie », in Mohammed Harbi, Benjamin Stora (dir), La guerre d’Algérie. 1954-2004. La fin de l’amnésie, Paris, Laffont, 2004, p. 287-315.

[7] Ceci en contradiction avec les déclarations d’avant les Accords d’Evian où la liberté de circulation et de choix du lieu d’installation seraient respectés tant pour les « Européens » que pour les « Musulmans ».

[8] Service historique de l’Armée de terre – SHAT 1 R 336/4. Communication du ministre des Armées sur les dispositions prévues concernant les FSNA servant sous l’uniforme, premier trimestre 1962.

[9] Centre des archives contemporaines – CAC 19910467/2. Vraisemblablement du ministère de l’Intérieur.

[10] L’Algérie est alors paralysée politiquement par la vacance du pouvoir et la guerre civile avec l’éclatement du FLN et de l’ALN en deux coalitions rivales. Et le départ massif de tous les cadres et travailleurs européens désorganise les structures socioéconomiques algériennes.

[11] Ces arrivées du dernier trimestre 1962 font suite à la période de reflux de métropole enregistrés au cours des mois de juin, juillet et août 1962, conjuguant les retours saisonniers en Algérie à la ferveur engendrée par l’indépendance algérienne, flux migratoire qui demeure le plus important depuis les dix dernières années.

[12] N’y resteront finalement que les coopérants français dans le cadre des accords bilatéraux franco-algériens ainsi que les Français d’Algérie qui pour des convictions politiques y demeureront en optant pour la nationalité algérienne, les fameux « pieds-verts ».

[13] Afin d’être exhaustif, il faut rajouter le rapatriement des notables et autres fonctionnaires français musulmans. Familles comprises, ils seraient estimés à environ 55.000 personnes en 1968.

[1] Extrait de Bordj-bou-Arréridj pendant l’insurrection de 1871 — Mémoires d’un officier, du commandant du Cheyron, du 8e Hussards, Plon, 1873.

[2] Le maréchal Mac Mahon.

[3] Sans faire mention, ce qu’il aurait pu faire, des tirailleurs qui, avant la Grande Guerre, avaient combattu sous notre drapeau en Crimée, en Italie, en 1870 en France, en Indochine, en Chine, à Madagascar, en Afrique noire et au Maroc ! Périple que leurs petits-enfants referont, à peu de choses près, pendant la seconde guerre mondiale sous les drapeaux du CEF de Juin et de la 1"’ armée française du général de Lattre !

[4] Comme les 33 000 Juifs qui, sans titre particulier, avaient bénéficié du décret Crémieux...

[5] Echelon administratif civil de contact, improvisé en 1871 pour remplacer les officiers des bureaux arabes. Je reviendrai plus loin sur ces organismes.

[6] Ce terme, indigène, n’était pas péjoratif. Il désignait les populations originaires d’un territoire considéré. Dans le cas de l’Algérie, il sous-entendait l’appartenance à un statut particulier permettant d’être régi par des règles civiles spéciales, traditionnelles ou coraniques, sur le mariage, la propriété, les successions etc. Moyennant quoi, ils restaient des citoyens de second rang, regroupés dans le deuxième collège du corps électoral.

[7] Les 185 000 ouvriers recrutés pour travailler dans les usines pendant la Grande Guerre, kabyles pour la plupart, ont été l’embryon de cette immigration qui s’est amplifiée par la suite.

[8] Débarqués le 8 novembre 1942, mais présents auparavant et non inactifs dans l’ombre au consul Murphy.

[9] Repiquées essentiellement sur mes notes et les polycopiés des cours magistraux du stage des officiers des AA, les citations ont été contrôlées. Les chiffres avancés ont été rapprochés pour en garantir l’authenticité de ceux cités dans L’histoire de l’Algérie des origines à nos jours, Pygmalion. Cet ouvrage est considéré comme une référence incontestable ; il a été écrit par mon camarade Pierre Montagnon, historien et ancien du 2e REP. II se lit comme une « histoire ». Lisez-le, vous saurez tout, ou presque.

[10] Régiment destiné à renforcer nos troupes en Syrie (nous sommes en janvier 1941).

[11] Cf. annexe I, traitant du statut des cadres indigènes dans l’Armée d’Afrique.

[12] Deux bataillons algériens s’y sont fait glorieusement étriper pour la France.

[13] Je ne veux pas employer le terme de « colon » qui serait trop péjoratif et trop restrictif.

[14] Constitué par les Musulmans de « statut local » tenant compte des préceptes coraniques.

[15] Les premières dispositions en ce sens datent de 1865 !

[16] Un fusil qu’ils avaient courageusement manié pour libérer la France, un fusil identique à celui que tenaient non moins valeureusement les Musulmans algériens à leurs côtés, sous les mêmes drapeaux

[17] Le grade de caporal-chef, apportant des avantages de solde compensant l’attente d’accès au galon de sergent, n’existait pas pour les indigènes, pas plus que le grade d’adjudant-chef.

[18] Et même impardonnable !

[19] En 1943, à Cherchell, dans ma promotion, je n’ai pas souvenance d’élèves aspirant indigènes.

[1] Il importait qu’un officier indigène fît rédiger ses rapports par un gradé européen, ou à la rigueur, qu’il le rédigeât lui-même, mais alors en sabir : faillir à cette règle ne pouvait se concevoir, c’eût été une audace inacceptable de la part d’un colonisé.

[2] Au moment de ma libération, j’ai refusé de m’engager à ne rien publier et ai seulement promis de ne me livrer à aucune activité journalistique


Suivre la vie du site RSS 2.0 | Plan du site | Espace privé | SPIP