Miages-Djebels

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Photos de l’école d’Haoura.

lundi 22 septembre 2008, par Claude GRANDJACQUES

Le village d’Haoura jusque vers les années 1956, était un village isolé difficile d’accès, situé un peu au bout du monde. C’est par un sentier muletier que l’on gagnait cette région où il fait cependant bon vivre à l’ombre de la main de la Fatma.


L’armée prit l’initiative d’aménager la piste pour la rendre praticable aux véhicules. Simultanément elle chargea le génie de construire deux écoles, ce qui permit aux garçons et aux filles des environs d’aller à l’école.

Jean Louis Sahut, arrivé en 1958 à Haoura, renforce l’équipe d’enseignants militaires en place. Il restera jusqu’au départ de l’armée début février 1962. Il rejoindra par la suite l’école de Bouzeguène.

Daniel Pajot qui servait alors sous l’uniforme, s’est découvert une vocation d’enseignant pendant son séjour à Haoura.

Tous deux ont ouvert leurs albums photographiques. Vous pouvez maintenant le consulter en direct.

Merci Jean Louis, merci Daniel, de nous permettre de faire revivre votre engagement désintéressé aux côtés de la jeunesse à qui vous avez transmis ce que vous aviez de meilleur.

Que ces photos souvenirs de l’école d’Haoura qui complètent le témoignage écrit de Jean Louis Sahut, fassent revivre les sentiments d’estime réciproque du moment.

Le coeur a ses raisons que la raison ignore.

Pour voir des noms sur l’album de famille aller à http://houra.centerblog.net/rub-pho...


Il y a cinquante ans, dans ces années de grande tourmente, avec ou sans uniforme, pour ces enseignants professionnels ou non, seul comptait alors l’avenir des enfants qui leur avaient été confiés par la France,- une France qui aurait dû s’occuper d’eux plus tôt.

Comme le coeur a ses raisons que la raison ignore, malgré les distances et le temps, Haoura occupe toujours une place de choix dans leurs pensées. « On ne se meut pas sous les mêmes conjonctions d’astres, on ne respire pas le même air, on ne contemple pas les mêmes paysages sans que l’indissoluble se noue entre les êtres ».

Merci Daniel pour ce clin d’œil enneigé et cette rétrospective des vœux de 1962 à l’école d’Houra, à la veille d’une ere nouvelle.

Merci à Belkacmi Mohand Said d’avoir publié sur le site de Bouzeguene News ces photos qui constituent un trait d’union entre les hommes et entre nos deux pays.

Bouzeguene, 30 décembre 2010 Bouzeguene-Houra. Daniel PAJOT nous invite à découvrir les chutes de neige exceptionnelles enregistrées en janvier et férvier 1962. http://houra.voila.net/decembre2010...

Bouzeguene le 3 janvier 2011. Nouvelles photos du village Houra à quelques semaines du cessez-le-feu (Daniel PAJOT) Tizi-ouzou, 3 janvier 2011 (BMS) - M. Daniel PAJOT, instituteur militaire français lors de guerre de libération nationale, à l’école du village Houra, de la commune de Bouzeguene (Kabylie), nous envoie une série de nouvelles photos prises le 2 janvier 1962, soit quelques semaines avant la proclamation du cessez-le feu. http://houra.voila.net/janvier2011_...

Bonne et heureuse années 2011 aux villageois d’Haoura de la part de Miages-djebels.

Portfolio

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25 Messages de forum

  • Photos de l’école d’Haoura. 24 septembre 2008 21:38, par azzoug

    Monsieur claud Je vous décris mon village au temps actuel

    Houra est un village kabyle, de la commune de Bouzeguene, wilaya de Tizi-Ouzou (Algérie). Il est situé au pied de la main de la fatma, au Nord-Est de la wilaya de Tizi-Ouzou, Le village Houra compte plus de cinq mille (6000) habitants,. Il est considéré comme l’un des villages les plus peuplés de la commune de Bouzeguene. Le village est formé de plusieurs familles regroupées autour de trois grands groupes (Idherma) que sont ATH BERKATH , IMRAVDHEN et ATH HOURA De part sa situation dans la campagne (zone montagnarde) aux terres fertiles, sa population tire ses ressources essentiellement de l’agriculture et de la pratique de l’élevage de bovins, ovins et caprins. Les villageois sont fortement attachés à la nature. Malgré le manque de moyens matériels et l’influence du développement technologique, ils n’ont pas cessé de travailler la terre, continuant ainsi sur les traces de leurs ancêtres. A l’instar de la majorité de villages de la Kabylie,Houra n’a rien à offrir à ses jeunes pour se divertir. Les seuls lieux de distractions restent les Djemaas , les cafés et la route national 251 faire des aller-retours pour passer le temps . Le chômage et l’oisiveté rongent les jeunes. Heureusement, la présence d’un nombre important d’émigrés a pu combler leur manque de ressources financières. Houra est considéré comme un village à forte densité d’émigration. Beaucoup de villageois travaillent encore ou sont retraités en France. Leur attachement au village les a amené à contribuer financièrement dans les plus grands projets (principalement la distribution de l’eau potable et l’islamisation du village par la construction de trois mosquées , sans prévoir les conséquences de la religion à savoir la montée de l’extrémisme et le fanatisme . Le village Houra est géré par l’association du comité de village. Ce dernier est formé de citoyens volontaires du village qui s’occupent et gèrent la vie quotidienne et notamment les conflits et la concrétisation des projets

    • Photos de l’école d’Haoura. 17 décembre 2008 17:31, par A.S

      Bonjour tout le monde Je m’insurge contre ce que dit Mr AZZOUG à propos de l’islamisation du village Houra. En effet,notre village n’a pas besoin d’être islamisé pour la simple raison qu’il pratique la religion musulmane d’une façon tout à fait modérée depuis déja des siècles.La construction des trois mosquées répondent tout simplement à un impératif de proximité.

      • Photos de l’école d’Haoura. 18 décembre 2008 10:17, par azzoug

        Bonjour Monsieur S.A, je vous respecte, on ne pourra pas fuir la vérité, veuillez constater la tenue afghane qui a envahie notre jeunesse, ou le hidjeb perse iranien qui a envahie aussi nos jeunes femmes, on a chassé la France de chez nous, pour préserver nos us et notre culture, mais malheureusement on a choisi des us étrangers des états arriérés et voyous , Mais enfaîte chacun est libre de s’habiller comme il veut , mais quand je marche dans cette rue chemin CW251 je me sens pas à HOURA , je me sens à Peshawar.

        • Photos de l’école d’Haoura. 23 décembre 2008 22:45

          Je n’ai pas l’intention de polémiquer avec vous Mr AZZOUG sur un sujet qui nécessite tout un débat... Mais je persiste et signe que L’islam en kabylie est loin des clichés que vous voulez lui coller. Pour terminer, je tiens à dire que l’ennemi d’une nation, d’une culture, d’une religion...ne peut venir de l’exterieur ; Il faut chercher en nous meme les causes avant d’aller plus loin. C’est toujours facile d’accuser l’autre. Essayons plutot d’ouvrir une fenetre vers d’autres cultures et d’autres civilisations afin de teter , butiner leurs bienfaits...savoir extraire le bon grain.Le tamis,ça sert à quelque chose non.

        • Photos de l’école d’Haoura. 13 octobre 2011 02:02, par ofmsa

          Bien le bonjour Monsieur Azoug, pour quoi donc autant d’amertume envers autrui portant ton nouveau prophète te conseille le contraire,oh la la , vous n’êtes donc pas un bon chrétien ? allons, allons, n’exagérons rien, pas à Peshaware quand même, ni même à Paris d’ailleurs, en tous les cas pas a Peshawre puis que vous êtes en vie tout en étant devenu renégat.comme je vous connais si bien , pour "renégat" ne le prenez pas pour une insulte et allez voir le dictionnaire. Salut pauvre malheureux,

      • Photos de l’école d’Haoura. 25 novembre 2009 19:37

        Bonjour, monsieur, Avant tout merci pour votre contribution à la connaissance du passé de la région. Je voudrais vous demander, si vous pouvez nous montrer quelque photo de la région d’Ait Zikki (Beni Zikki). Ça serait, pour moi personnellement, un très grand plaisir. Merci et bonne continuation.

  • Juin 1960 camp de houra· 22 novembre 2008 11:40

    De passage au village Houra pendant le mois d’aout de cette année 2008 j’ai demandé a voir ce qui restait du camp de l’armée française· Il subsiste toujours la batisse metallique qui servait de batiment administratif pendant cette periode de guerre· Des images ont defiles, retour vers le passé : Juin 1960 Le decors est planté, la plate forme porte drapeau et toujours ce batiment metallique · Sur la plate forme assise,une femme habillée d’une robe kabyle de l’époque, debouts deux soldats à coté d’elle et un chien-loup Le chien-loup recevait des ordres de son maitre chien · Il chargeait la pauvre femme · A chaque assaut du chien, je voyais un morceau de tissu dans sa gueule, il dénudait la pauvre femme·En direct une seance de torture pour soustraire à cette pauvre femme du renseignement· Aujourd’hui j’aimerais savoir ce qu’elle est devenue· J’avais 7 ans d’age·

    • Juin 1960 camp de houra· 22 novembre 2008 20:08, par Claude GRANDJACQUES

      Heureusement que vous avez les photos mises en ligne pour raviver vos souvenirs !.... Si vous étiez d’Haoura, vous auriez le courage de signer votre article.

      Claude.

    • Juin 1960 camp de houra· 26 novembre 2008 00:13

      Ce bâtiment métallique qui subsiste toujours et que l’ on peut voir encore avec précision grâce à Google Earth n’ était pas un bâtiment administratif mais une salle de classe dans laquelle vous deviez vous trouver si vous êtes de Houra car Monsieur Sahut,instituteur civil faisait l’ école aux enfants de votre âge ( 7 ans )à cet endroit.M ; Braillon et moi-même, instituteurs militaires, faisions classe en ce mois de juin 1960 aux cours élémentaire et moyen dans l’ autre bâtiment aujourd’ hui disparu . Aucun habitant ou ancien élève de cette école avec qui je corresponds toujours ne m’ ont relaté cette affaire.Vous devez confondre cette ancienne école avec un autre endroit. Avez -vous un nom ??? D. pajot

      • Juin 1960 camp de houra· 1er décembre 2008 15:49

        bonjour à tous ceux qui connaissent le village de Haoura,

        Oui, je confirme que les bâtiments métalliques qui subsistent encore aujourd’hui étaient un ensemble scolaire, où les soldats français nous faisaient la classe, notamment Jean Louis SAHUT, qui lui est resté en Algérie bien après l’indépendance. J’en parle en connaissance de cause, car j’ai moi même fréquenté cette école ( j’avais 9 ans en 1960 ) Ceci pour remettre un peu d’ordre à notre histoire et celle de notre enfance. Pour qu’il n’y ai pas d’ambiguité.

        A bientôt sur ce site.

        S.Mohand

        • Juin 1960 camp de houra· 6 janvier 2009 09:21

          j’AVAIS 10 ANS MOI AUSSI MAIS JE NE SUIS PAS ARRIVE A M’IDENTIFIER PARMIS TOUTES CES PHOTOS PRISES DURANT CES ANNEES DE SCOLARITE JE ME REVOYE ENCORE A CETTE EPOQUE QUAND JE REGARDE CES PHOTOS QUI ONT UNE VALEUR INESTIMABLE QUAND ON EST GRAND PERE APRESENT D’EN PARLER A NOS PETITS ENFANTS J’AI ENCORE LE SOUVENIR DU CAMP DE HOURA

        • Juin 1960 camp de houra· 13 octobre 2011 01:28, par ofmsa

          Bonjour tout le monde,je viens juste de découvrir ce site,excusez mon retard. je ne sais donc pas ce que vaudra mon intervention mais je la ferais quand même, Très cher monsieur l’officier SAS de bouzeguene, comment était désigné le village de houra dans votre livre de référence "les chasseurs d’Akfadou" de M.Enria, n’est ce pas par Harka de houra ? pour la présence d’un certain camp militaire où siégeaient certaines sections d’une certaine 5eme campagnie d’un certain 27e bca et d’où partaient de redoutables tirs d’une certaine batterie de 105. Après la découverte de votre site, je m’attelle à éplucher tout les commentaires de mes pauvres concitoyens,certes avides de connaissance et de vérité mais pas formés à l’école des généraux Hanneautot, De Gaule, Bigeard et autre Capitaine Leger. Au revoir monsieur l’officier.

      • Juin 1960 camp de houra· 2 décembre 2008 17:46

        Ce batiment métalique dont vous parler est temoin de son temps,de notre histoire et notre parcour scolaire pour les generations de l’Algerie française et de l’Algerie independante, en voyant ces images j’ai vu mon passé défilé en images, moi meme j’ai fait ma scolarité dans le moyen, dans ces fameuses structures métaliques dans les années 80.

        Je pense meme si les periodes sont différentes , l’odeur de la nostalgie et des souvenirs sont les memes, Je me rappel encore de mes camarades de classes ainsi que des amis des leur faits et gestes, eh oui le temps passe trop vite...

        " Rendez moi ma jeunesse, je vous donnerai toute ma richesse.."

        Merci beacoup pour ce travail de memoire, qui reahbilite les souvenirs personnelles et communs pour de nombreuses generations....

        pour conclure voici une citaion :

        "l’avenir nous tourmente,le passé nous retient,c pour ca que le present nous echape"

        A.A

        PS : Une pensée a mon prof de français en 7eme Mme Saidani ouerdia

        • Juin 1960 camp de houra· 18 avril 2010 17:40, par Ali

          J’essaie d’envoyer un message sur le camp de Houra, mais je me rend compte qu’il ne s’affiche pas sur le site

          Ali

          • Juin 1960 camp de houra· 18 avril 2010 17:55, par Ali

            Il y a deux jours, je découvre le site Miages-Djebels et je tombe sur des écrits sur le Camp de Houra. Le camp de Houra. Voilà un nom de sinistres souvenirs. Et pour cause ! C’est là bas que j’ai été déporté avec ma mère, ma sœur et d’autres familles, toutes composées de femmes et d’enfants. L’armée française nous a déportés d’Aït-Bouada (commune d’Azazga) au camp militaire de Houra. C’était en automne de l’année 1960. Nous étions entassés, femmes et enfants à l’intérieur de ce camp et chaque matin, les militaires français nous mettaient en colonne par un et nous conduisaient comme du bétail vers Ait-Ziki dans une région déclarée, à l’époque, « zone interdite ». On nous laissait là et on y restait toute la journée avec comme seule nourriture les herbes. Et le soir on revenait à pied, exténués, j’avais 8 ans mais il y avait des enfants encore plus jeunes que moi. On passait la nuit dans le camp et « rebelotte » le lendemain matin. Je n’ai encore pas compris pourquoi les militaires français faisaient ça à des enfants et des femmes. Je me rappelle aussi des chiens de l’armée évoqués par un intervenant sur ce site. Un tas de mauvais souvenirs se bousculent à présent dans ma tête. Je me rappelle qu’après un temps, les militaires français mirent fin à cette pratique machiavélique et ils nous autorisèrent à rejoindre le village de Bouzeguène où nous avons été reçus et aidés par la population dans un élan de solidarité exemplaire. A travers quelques lectures sur le site Miages-Djebels, j’ai appris que M. Claude Grandjaques était, précisément à cette époque, le chef de SAS de Bouzeguène. M. Grandjaques, j’imagine qu’après avoir lu ce témoignage, vous répondrez en exprimant votre peine devant les souffrances que cette enfant que j’étais avait endurées. Je vous dirai que cela fait partie de l’Histoire même si je ne peux pas l’oublier, je tourne la page sans la déchirer. Il restera une question à laquelle j’aimerais que vous me répondiez car j’estime que nul ne pourrait y répondre mieux que vous. M. Grandjaques, vous qui étiez le chef, l’officier de SAS à Bouzeguène, vous qui dirigiez entre autre le service d’informations (renseignements) et l’action psychologique, vous qui assuriez les fonctions d’officier d’état civil, qui aviez les pouvoirs judiciaires attribués à tous les chefs de SAS depuis 1957, qui travailliez en étroite collaboration avec le commandement militaire, vous qui aviez toutes ces attributions administratives et militaires durant la période et dans le secteur où les faits que je relate se sont produits, pouvez-vous me dire pourquoi a-t-on traité de façon aussi inhumaine des femmes et des enfants ? Ali

            • Juin 1960 camp de houra· 18 avril 2010 19:54, par Ali

              Si des personnes ont des informations sur les faits que j’ai relatés dans le poste précédent (déportation des familles vers le camp de Houra) je les prie de me les communiquer à l’adresse suivante : ahaddaali@yahoo.fr

              Merci

              Ali

            • Juin 1960 camp de houra· 22 avril 2010 17:05

              Bonjour Ali.

              Vous me parlez d’Aït Bouada, village dont je n’avais jamais entendu parler avant des contacts récents avec un ancien du village qui me demandait des renseignements sur le passé du coin.

              Compte tenu de ce que vous me racontez, j’ai voulu en avoir le cœur net. J’ai d’abord interrogé quelques amis d’alors : ils n’ont aucun souvenir d’Aït Bouada qui n’est pas situé sur le territoire de la SAS de Bouzeguène. Je me suis ensuite plongé dans le livre « les chasseurs de l’Akfadou » de Roger Enria. J’y ai trouvé une explication et des précisions sur les causes de vos tourments que vous n’êtes pas sans ignorer :

              « .- le 25 octobre (1960) l’alerte avait été chaude (harcèlement d’un poste). Ce qu’ils cherchaient ? Peut-être une répétition des événements qui allaient se dérouler cinq jours plus tard, dans la nuit du 30 au 31 octobre 1960, leur manière de commémorer l’anniversaire du déclenchement de la "révolution" ! Cette nuit, une nombreuse bande de fellaghas investit les postes des Aït Bou Adda et entraîne à la désertion 11 harkis et un membre de l’auto-défense. Complicités intérieures ? Défaillance des hommes et des systèmes de sécurité ? Nul ne le saura ; l’enquête comme toujours dans ces cas-là aura le plus grand mal à déterminer les responsabilités : on ne connaît que des innocents ! Toujours est-il que 2 PM.US de calibre 11,43, 5 mousquetons, 8 fusils US 17 et un fusil de chasse disparaissent à cette occasion. L’affaire fait grand bruit à Tizi-Ouzou et au-delà. Mais les recherches généralisées du lendemain ne donnent rien. Le 1er novembre, une opération surprise est montée dans le douar pour tenter de retrouver les déserteurs du 3O octobre. Au domicile de l’un d’eux, les chasseurs trouvent une musette avec trois chargeurs pleins de PM Thomson. Mais, comme on pouvait s’y attendre, la piste se perd dans les djebels de l’Akfadou et peut-être plus loin vers la presqu’île de Collo ».

              Cet événement se passait alors que j’étais effectivement chef de SAS à Bouzeguène. J’y étais très occupé, dans des conditions de grand isolement : absence de liaisons (deux vacations radio par jour), un convoi par semaine. À cette époque, nous ne recevions aucune information sur ce qui se passait ailleurs et encore moins sur des faits tenus confidentiels et pour cause !... C’est la période où l’armée cherchait encore à s’implanter dans les villages.

              J’ai cependant gardé en mémoire le souvenir d’un groupe de femmes et d’enfants que j’ai vu passer par le poste d’Aït Megève, un matin d’automne, un jour de pluie. Ils étaient condamnés à l’errance « Une désertion collective », m’a-t-on dit alors sans que je puisse établir le contact. Je n’ai jamais su la provenance ni la destination de ces pauvres gens. Je n’ai eu aucun élément à ce sujet jusqu’à votre message qui me permet de faire un recoupement entre la page du livre de Roger Enria et ce souvenir que je ne savais pas situer.

              Quant votre séjour à Houra, conséquence de cette désertion collective sans doute organisée, je ne sais pas dans votre évocation distinguer la part de réalité et de cauchemars du jeune enfant que vous étiez.

              En effet, il n’y a jamais eu de camp à Houra : il y avait un poste militaire dans lequel étaient installés un instituteur civil et des militaires. Ceux-ci étaient chargés de protéger la population, de soigner les malades et de scolariser les enfants. Ils avaient suffisamment à faire avec leurs missions pour ne pas s’encombrer de femmes et d’enfants dans le poste.

              Je ne vois pas des militaires prenant le temps d’emmener le matin des enfants dans les Beni Zikki et d’aller les chercher le soir. Cela paraît peu plausible. Par contre, il est fort possible que vous ayez été spectateur de l’évacuation des villageois du Beni Zikki. Celle-ci a eu lieu vers fin octobre 1960, d’après le témoignage de Daniel Pajot qui était alors sur place. Voir à ce sujet : http://kabylie.unblog.fr/2008/05/26...

              En résumé, j’ai été effectivement chef de SAS à Bouzeguène comme vous le rappelez. Par contre, contrairement à ce que vous avancez, je n’ai jamais eu ni service de renseignements ni service d’informations ni service d’action psychologique : qu’en aurais-je fait ? Dans le climat d’incertitude du moment, je ne faisais pas la guerre, je m’occupais de la population du mieux que je pouvais.

              Comme je voulais être efficace, en toute connaissance de cause, j’avais choisi pour correspondant du village de Bouzeguène, un jeune intellectuel assigné à résidence pour ses menées pro-FLN notoires. C’est lui qui, après mon départ, sur ma proposition, sera le premier magistrat de la commune au moment de l’indépendance.

              Pour répondre à votre question sur l’inhumanité de ce que vous avez vécu, j’en mesure l’injustice et compatis non seulement à votre souffrance passée, mais à celles des victimes innocentes des deux camps.

              Cette guerre, comme celles qui ont suivi, frappait bien souvent sans discernement des innocents : hommes, femmes et enfants. Il n’y a malheureusement rien de changé dans le monde d’aujourd’hui. J’en avais conscience lorsque j’ai repris du service en mars 1960. Avec le recul du temps, j’ai encore maintenant le sentiment d’avoir pu apporter un peu d’humanité dans un contexte qui en manquait singulièrement de part et d’autre.

              Bien cordialement.

              Claude

              • Juin 1960 camp de houra· 24 avril 2010 12:22

                Les causes de notre déportation à Houra sont connues, c’est en représailles contre les familles des auteurs de l’opération qui a visé le poste militaire du 27e BCA à Aït-Bouada. Cette opération n’est autre qu’une réédition, à l’échelle du village, de l’opération « Force K » montée par l’ALN en 1955/1956 contre un autre bataillon de chasseurs, le 15e BCA dans la région d’Azazga (voir Yves Courrières dans Guerre d’Algérie Tome I : Les fils de la toussaint, Fayard 1970 ou sur le net : http://fr.wikipedia.org/wiki/Op%C3%....). Tahar Achiche de la région de Bouzeguène justement est l’un des acteurs de l’opération « Force K ».

                Ceux que Roger Enria et ses sources d’information ont pris pour des traîtres à la patrie algérienne étaient de purs patriotes en contact avec des membres de l’ALN avec qui ils ont planifié et organisé l’opération du 25 octobre 1960 contre le poste militaire d’Aït-Bouada.

                La nuit, durant le tour de garde de l’un de ces patriotes au sein du poste, ils se sont emparés du maximum d’armes qu’ils pouvaient prendre et ils ont pris le maquis en laissant la vie sauve aux militaires français qui étaient dans le poste. Le lendemain, une répression aveugle s’abattit sur leurs familles.

                Le martyre que j’ai vécu à Houra et à Bouzeguène est une réalité, j’avais 8 ans et je m’en rappelle très bien. Est-ce que les militaires étaient là pour protéger la population ?

                La question que je vous ai posée, M. Grandjacques, ne porte pas sur les causes de notre déportation mais sur le pourquoi du traitement réservé à des femmes et des enfants, qu’est ce qui était recherché à travers cette « condamnation à l’errance » de femmes et d’enfants.

                Comme vous étiez chef de SAS à Bouzeguène à cette période, naturellement je pensais que vous seriez en mesure de me donner plus d’informations sur ce qui était recherché par les chasseurs du 27e bataillon à travers cet acharnement contre des enfants et des femmes. Acharnement, il faut bien le reconnaître, en contradiction avec les bonnes actions que vous meniez, M. Grandjacques.

                Bien cordialement

                Ali

                • Juin 1960 camp de houra· 26 avril 2010 21:54, par Claude GRANDJACQUES

                  Bonsoir Ali.

                  Vous me questionnez sur ce qui était recherché à travers cette « condamnation à l’errance ».

                  Bien que partie non prenante d’une mesure contre performante que je réprouve, je vous livre une explication plausible.

                  Dans le contexte du moment, il s’agissait vraisemblablement de faire un exemple et d’éviter le renouvellement de ce qui a été une trahison envers la patrie d’alors.

                  En effet, à l’époque des faits, la patrie algérienne n’existait pas encore. Elle était en devenir. La patrie officielle, à tort ou à raison, était la France.

                  Pour preuve, chez les Arabo-berbères

                  • certains servaient d’office sous le drapeau français,
                  • d’autres comme les harkis, par conviction ou en réaction aux violences subies par eux-mêmes ou leur entourage, avaient choisi l’Algérie avec la France,
                  • d’autres enfin, comme les membres du MNA ou les membres du FLN et son bras armé l’ALN, s’étaient résolument engagés pour l’Algérie sans la France. Ils avaient choisi cette voie bien souvent parce qu’ils n’étaient pas considérés, à l’époque, comme des citoyens français à part entière.

                  Bien cordialement.

                  Claude

            • Juin 1960 camp de houra· 2 mai 2010 22:43, par D. PAJOT

              Bonsoir Monsieur Ali, C’ est avec un grand étonnement que je viens de lire votre témoignage sur votre enfance de Ait Bouda, village au nord de Iffigha au village de Houra. J’ ai vécu dans ce poste de Haoura ( c’est ainsi que s’ appelait ce village à cette époque ) de juin 1960 au 4 janvier 1962 comme instituteur militaire avec Jean Louis SAHUT qui a apporté un précieux témoignage sur cette période, récit que vous avez certainement du lire sur ce site. Durant mon séjour je n’ai jamais vu de camp de prisonniers dans ce petit poste qui n’ était parfois tenu que par une douzaine de militaires. Je sais qu’il y avait une petite maison dans le village en dehors du poste où quelques femmes devaient, je crois, être assignées à résidence ( j’ ai une photo) mais il n’y avait pas de camp dans le poste, je l’aurais tout de même remarqué et j’ aurais pris quelques photos. Le 18 octobre 1960 les villages des Beni-Ziki ont été évacués ( voir les photos que j’ ai transmises au journal "Kabylienews ") car cette zone fut déclarée zone interdite à partir de cette date. Par la suite les villageois pouvaient se rendre dans cette zone interdite pour aller chercher du bois, travailler dans leurs champs etc... accompagnés par des militaires au cours de certaines journées. J’ ai fait quelques photos d’ une de ces journées.C’est peut-être à ces journées que votre mémoire fait référence car vous étiez jeune à cette époque mais je vous assure que je n’ ai jamais vu de camp de prisonniers dans ce petit poste même quand le 27ème BCA a été remplacé par des supplétifs algériens ( un groupe mobile de sécurité dépendant du ministère de l’ intérieur ) en septembre 1961). Le poste de Haoura a été fermé en février 1962 mais j’ étais déjà reparti en France. Si vous aviez 8 ans à cette époque c’est avec plaisir que nous aurions pu vous accueillir dans l’école de ce village. Sachez aussi que jamais il ne m’ a été demandé de faire du renseignement au profit de l’ armée auprès des élèves ou des villageois avec qui j’ aimais à parler de tout sauf de cette guerre. Profitez encore du temps où nous, qui avons effectué notre service militaire dans votre belle région, sommes encore en vie pour vous donner un témoignage objectif sur cette triste période de l’ Algérie ou auprès de nos anciens élèves avec qui nous correspondons encore.

              • Juin 1960 camp de houra· 22 mai 2010 22:34, par Ali

                Bonjour Monsieur Pajot,

                Est-ce que vous pouvez m’envoyer par mail la photo de la petite maison où des femmes devaient être assignées à résidence ? Mon mail : ahaddaali@yahoo.fr

                Merci.

                Ali

              • Juin 1960 camp de houra· 10 décembre 2010 18:45

                bonjour à toutes et à tous si vous parlez de l’ecole de Houra ou (Haoura comme vous avez l’haitude de l’appeler), il existe bel et bien une cave ou sont mis les gens qui soutiennent les Moudjahidines (les terroristes comme vous les appalé deja à l’epoque) une femme de ma famille a passé trois mois avec d’autres femmes, tout simplement parsqu’elle preparait à manger pour les moudjahidines.(elle est encore en vie) un autre homme temoigne etre giflé et mis dans cette cave sans etre malmené par la suite (il avait 11 ans à cette epoque). si vous voulez des preuve , ce monsieur vit actuellement en france et je peux meme vous le presenter.

                c vrai que c’etait la guerre, ce que je vous demande c juste d’etre objectif non subjectif en racontant l’histoire.

  • Photos de l’école d’Haoura. 11 janvier 2009 12:43, par rachid

    mes salutations a toutes est tous, je suis d’un village voisin(ighil tizi boa) et ce que je viens de lire est tout a fait faux voir scandaleux consernant l’islamisation de notre region. il est vrais que chaque village possede une mosquée,mais il faut rappeler qu’ont les a construite bien avant l’emergeance de l’extremisme religieux, a noter aussi que les construction de ces derniere est decider par le comite du village qui appartenaient a la vieille generation et chez qui la religion occupe place importante mais raisonnée. mais ces derniers années, on a vue l’emergeance de la religion crethienne au sein méme de ces village aux mosquée bien decorée. en ce qui conserne l’agriculture... tout est a l’ abondant en dehor des oliviers qui ne demendent pas d’entretien. on doit pas voir les méme choses.

    • Photos de l’école d’Haoura. 21 mars 2016 16:48, par Paul mansion

      Bonjour Rachid, pouvez-me dire ce que sont devenus les Harkis d’Ighil Tizi ? J’ai été durant 18 mois au village d’Ait-Issad, de 1959 à 1961. Merci pour les renseignements.


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