Dernier ajout : 17 décembre 2016.
Avant 1962, l’Algérie était une province de la France où cohabitaient, de façon plus ou moins harmonieuse, deux styles de vie, deux conceptions du vivre ensemble : en fait une expérience unique de cohabitation entre l’Orient et l’Occident.
D’un côté, le courant de pensée occidentale, avec les Européens dans lesquels sont agrégés depuis 1871 les Israélites. Cet ordre, régi par les lois de la République, vivait essentiellement dans les villes et de fait détenait le pouvoir économique.
De l’autre, le courant de pensée orientale avec les Arabes et les Berbères. Cet ordre est régi par la loi coranique et le statut de l’indigénat à l’exception d’un petit nombre d’entre eux régi par les lois de la République. Certains en effet avaient profité des possibilités offertes par le sénatus-consulte du 14 juillet 1865 leur permettant d’opter pour la nationalité française. Voir à propos de ce sujet complexe et technique l’analyse de Patrick Weil http://www.patrick-weil.com/Fichier... Malgré des clivages religieux et des différences de développement sociaux économiques, il y avait alors un véritable désir de vivre ensemble.
Les erreurs et les certitudes de notre administration conjuguées à certains égoïsmes, la soif de pouvoir de certaines élites, l’idéologie, l’intégrisme religieux, la pression internationale, l’indifférence de la métropole, les hésitations, les contradictions puis les certitudes du pouvoir politique d’alors, portés par le vent capricieux de l’Histoire ont mis fin à cent trente ans de vie commune alors qu’avait été accumulé un capital d’estime réciproque entre communautés.
Dans un monde en mouvement brownien désordonné, où ce qui naguère paraissait impossible, semble de nos jours ne poser aucun problème, le témoignage des Français d’Algérie en particulier Pieds-noirs et Harkis, ne peut que contribuer à donner des repères à ceux qui cherchent à connaître la direction du monde actuel.
Pour apporter sa pierre à l’édifice de l’amitié par la connaissance des êtres et du passé, cette rubrique a vocation à relayer
• L’expression des Harkis, à qui va toute notre reconnaissance et toute notre admiration pour avoir choisi le camp de la liberté aux côtés de la France.
• le travail extraordinaire accompli par le Cercle algérianiste. Cette association rend présente une Algérie pas si lointaine où les relations entre les hommes étaient chargées d’espoir.