Le livre

La guerre d’Algérie a duré près de 8 ans.

Tout à la fois guerre subversive, guerre civile franco-française, à ce titre « cruelle et irrationnelle »*, présentée maintenant comme une guerre coloniale, elle a été un immense gâchis et une vraie tragédie pour les deux pays.

Un conflit aussi long et aussi sanglant, aux enjeux aussi passionnels, ne se résume pas en clichés parant l’un des camps de toutes les vertus et l’autre de toutes les turpitudes....

Une présentation aussi simpliste alimente et entretient le ressentiment et même la haine.

Le rapprochement et la compréhension entre les jeunes générations en France comme en Algérie, passe par un rappel aussi objectif que possible des faits et du contexte d’une époque.

« Des Miages aux djebels », témoignage à hauteur d’hommes de quatre jeunes issus de la même lignée, subjugués par les Miages, l’arrête glacière qui domine leur village, cherche à restituer le contexte avec ses enjeux et à présenter, de la façon la plus objective possible, ce qu’ont vécu bien des militaires et la plupart des appelés.

Bernard, Claude, Alain et André, alors qu’éclate la guerre d’Algérie, se préparent à entrer dans la vie active. Tour à tour, ils vont être appelés à porter les armes sur une terre de combat sous des couleurs différentes : les Rappelés, la Légion, les Chasseurs alpins ou les SAS au service de la population. Alain ne reviendra pas.

Associé aux interrogations personnelles et morales de ces jeunes, le lecteur va non seulement parcourir les djebels en leur compagnie et partager le quotidien de leurs unités, mais situer les changements de cap politique qui ont accompagné ce désastre humain.

Travail de mémoire ? Pas uniquement, il s’agit d’un témoignage de cœur et de relations entre les Miages et les djebels.

Depuis les sommets, la vue porte au loin. Il est des paysages qui peuvent changer les regards : pour les trouver, il n’est pas besoin d’aller loin, ils sont dans le cœur des hommes.

Claude GRANDJACQUES.

* Gérard Chaliand, spécialiste de géopolitique