A cinquante ans de distance, est-il encore nécessaire de parler de la guerre d’Algérie dans une exposition.
- La guerre d’Algérie. Une exigence de vérité
Il faut malheureusement répondre par l’affirmative.
En effet, « cette guerre a été un drame multiple pour la France et elle l’est restée.
Elle a été un drame parce que notre Nation, ou plutôt ses élites politiques, n’ont pas su l’éviter.
Elle a été un drame parce qu’elle a été menée de façon incohérente : après avoir affirmé et défendu le principe d’une Algérie qui resterait française, ce principe a été abandonné au profit de celui de l’autodétermination qui menait à l’inéluctable indépendance.
Elle a été un drame parce que tant dans les rangs des forces de l’ordre que dans ceux de la rébellion, elle a imposé le sacrifice de lourdes pertes.
Elle a été le drame auquel le cessez-le-feu du 19 mars 1962 n’a pas mis un terme ; la communauté des « Pieds-Noirs » qui avait fait de la terre algérienne une terre moderne, mais dont certains membres portaient aussi leur part de responsabilité dans la genèse du conflit, a été acculée à l’exode ; nos compagnons d’armes les harkis ont été massacrés ; le sang de nos troupes a continué à couler.
Elle est restée un drame parce qu’un demi-siècle après sa conclusion, il ne semble pas possible de l’aborder de façon sereine.
A l’image de tous les conflits, le conflit d’Algérie n’a pas manqué de complexité, mais le récit qui en est généralement fait, notamment dans les médias, met principalement l’accent sur ses aspects les plus violents. Et cela de façon unilatérale.
Les appelés ne sont pas épargnés, accablés sous des appellations d’assassins, de violeurs, ou de tortionnaires.
Elle l’est restée parce que malgré une volonté évidente de réconciliation de la part de la France, elle sert toujours aux autorités algériennes de justification aux maux de l’Algérie, maux dont elles sont elles-mêmes responsables ».
- les harkis pendant la guerre d’Algérie
Comme l’identité de la jeunesse, pas plus en France qu’en Algérie, ne se construit sur des non-dits, des préjugés, ou des mythes, un certain nombre d’anciens acteurs de ce conflit ont voulu briser le silence et rappeler l’Histoire, leur histoire, celle qu’ils ont vécue. Après avoir gagné la guerre sur le terrain, ils ont dû abandonner la population à leur adversaire, non pas sous la contrainte des armes, mais après signature d’accords, sur lesquels démocratiquement, les peuples français et algérien se sont prononcés dans des conditions qu’il appartiendra à l’Histoire de juger.
- Les SAS pendant la guerre d’Algérie
C’est pour servir l’Histoire que le contenu de cette exposition présentée sous forme de tableaux complétés par une plaquette, est mis en ligne sur le site. Pour servir la vérité, une vérité sans doute imparfaite, mais libre de tout préjugé. Une vérité qui devrait contribuer à changer les regards sur cette période et favoriser aujourd’hui des échanges dépassionnés avec les protagonistes d’hier, pour construire ensemble demain un avenir meilleur.
Des deux côtés de la Méditerranée, la jeunesse attend du monde combattant une participation active à la construction d’un monde d’humanité et de liberté. N’en avions-nous pas rêvé dans les djebels lors de nos jeunes années ?
- 50 ans après : enfin le rapprochement des coeurs ?
- « On ne se meut pas sous les mêmes conjonctions d’astres, on ne respire pas le même air, on ne contemple pas les mêmes paysages sans que l’indissoluble se noue entre les êtres ». Frédéric Musso, à propos d’Albert Camus.
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