Miages-Djebels

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Le 27e B.C.A. d’Aït Megève. Bouzeguene

dimanche 2 novembre 2008, par Claude GRANDJACQUES

Extrait du chapitre 4 du livre "des Miages aux djebels".

Ce survol très exhaustif et donc très incomplet donne un aperçu de la situation sur le terrain dans les années 1956-1957-1958-1959 avant les opérations Jumelles. Les combats engagés entre le 27e BCA et l’ALN sont situés sur le territoire de la SAS de Bouzeguène.


A la suite de ma déconvenue à la S.A.S. de Maala El-Isserie, sans en être bien conscient, je vais mettre mes pas dans ceux des Chasseurs hauts savoyards du 27e B.C.A.. Ceux-ci, sous les ordres du commandant Pascal, débarquent en Algérie le 20 septembre 1955. Ils ont traversé la Méditerranée sur le Pasteur et sont affectés immédiatement en Kabylie.

Cette unité, quelques mois plus tard, en janvier 1956, occupe un vaste territoire qui s’étend de Tabarourt jusqu’à Bouzeguene où les chasseurs, dès leur arrivée à ce poste, lui donnent un nom de baptême qu’il va garder : Aït Megève. Pendant ce premier hiver, Tabarourt doit être ravitaillé par hélicoptère, car il tombe plus d’un mètre de neige.

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La 4e Cie du 27e BCA à Aït Megève.

Lorsque j’arrive dans cette région, en 1960, les conditions de vie y sont certes un peu spartiates, mais cependant, n’ont rien de commun avec les conditions extrêmes d’insécurité, rencontrées par ceux qui ont été affectés dans ce secteur, quelques années plus tôt : des katibas entières s’en prenaient alors aux postes ou aux convois.

Auparavant, sur l’étendue immense et au relief tourmenté de la S.A.S. de Bouzeguene, l’emprise de l’A.L.N. était telle, qu’elle rendait illusoire tout contact avec la population. Mes prédécesseurs se sont heurtés à une situation de fait les empêchant de remplir leur mission.

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L’entrée du bordj de la SAS de Bouzeguène.

L’action de pacification que pourra mener la S.A.S. dans ce secteur, ne sera possible, à partir de fin 1959, que parce que les chasseurs, commandés par des officiers à la morale exigeante, ayant une haute idée de leur mission, auront mené, sur le terrain, des combats sans haine et noué des contacts constructifs avec les habitants des villages.

Ces Kabyles, à la noblesse attachante, avaient fini par comprendre que la France portait un nouveau message de fraternité, issu de mai 1958, et qu’enfin, à travers son armée, notre pays s’intéressait à eux. Peu à peu, au fil du temps, ils avaient fait connaissance et, finalement, confiance à une armée, implantée au cœur des villages, qui se comportait en amie. Elle les protégeait et les aidait dans leur quotidien, en soignant, en scolarisant…..

L’air vif des sommets, la beauté majestueuse des montagnes avaient purifié les sentiments et permis aux chasseurs de se retrouver sur l’essentiel avec ce peuple vivant de façon frugale et saine, aux mentalités différentes des nôtres.

Le tableau n’est cependant pas idyllique à tout point de vue. Il y a des contreparties : les villageois doivent s’engager et porter les armes en contribuant à leur défense. Dans certains secteurs, des villages, situés dans des zones inaccessibles, ont dû être abandonnés au profit de regroupements pour mieux organiser leur protection contre les rebelles.

Pour donner un aperçu des difficultés rencontrées par les Chasseurs d’Annecy, face à un ennemi alors puissamment armé, j’emprunte à Roger Henria, à l’époque sous-lieutenant au 27e , au poste d’Igraïne, les pages qui vont suivre. Celui-ci, dans un ouvrage très documenté, "Les chasseurs de l’Akfadou", retrace la vie de son bataillon en Kabylie pendant la guerre d’Algérie. Les violents accrochages, embuscades ou opérations racontés se déroulent sur le territoire de la S.A.S.. À travers ces récits, le lecteur prendra la mesure du chemin parcouru en matière d’insécurité ambiante avant et après les opérations "Jumelles" de 1959.


Embuscade du café maure, le 1er octobre 1956. L’action se passe au col situé à l’entrée du territoire de la S.A.S., entre les villages de Tazrout et Irhil n’Aït Tziboua. Ces villages sont situés de part et d’autre de ce passage relativement évasé dans lequel passe la route. . " Ce jour-là, deux convois démarrent d’Iffigha à quelques minutes d’intervalle. Une rame de la 5e compagnie, puis cinq camions de la 4e compagnie ; en tête, un scout-car équipé d’armes automatiques (12,7-7,62). Sage précaution, surtout qu’une partie des passagers, des recrues fraîchement débarquées, se rendant dans leurs unités d’affectation, n’est pas armée.

À trois kilomètres du camp de Youssouf, au bivouac de la 1ère compagnie, la route traverse une sorte de col où est installé un café maure flanqué d’une carcasse d’automobile. Tout cela est à l’abandon depuis longtemps. Sitôt passé le méplat où se trouve la baraque, la route dessine un arc de cercle entre un épaulement chaotique qui la borde sur la droite et une déclivité plantée d’oliviers sur la gauche. Elle amorce ensuite un tournant dans lequel s’engage justement le Scout-car...

Une explosion sourde sous la caisse blindée. L’équipage reconnaît aisément une mine qui vient de lui péter sous les jantes ! Aussitôt la fusillade éclate, brutale, extrêmement nourrie sur la gauche. Derrière le scout-car, les véhicules stoppent dans un tourbillon de poussière, imités par la rame de la 4e compagnie qui arrive sur les lieux. La discipline sous le feu joue à plein chez les anciens qui trouvent d’instinct les bonnes positions de combat. Les nouveaux désarmés subissent un drôle de baptême du feu.

  • Magnez-vous bordel, on nous flingue ! Quelques coups de pied aux fesses propulsent le troupeau plus mort que vif à l’abri dans la ravine. Beaucoup avoueront n’avoir rien vu et encore moins compris ce qui se passait, sauf qu’ils croyaient leur dernière heure arrivée.

Pendant ce temps, le lieutenant et les rappelés de la 5e compagnie manoeuvrent comme des vétérans. Malgré le feu, ils montent à l’assaut des positions fellouzes. Sous la protection des mitrailleuses de l’engin blindé un groupe déborde par la gauche. Les grosses balles de 12,7 rendent dérisoires les petites murettes de pierre édifiées par les rebelles. C’est alors que, de l’oliveraie, le recueil se dévoile ; des armes de guerre sur une position organisée.
— La 12,7, changement d’objectif à trois heures ! hurle le lieutenant.

Sur la route, prise maintenant entre deux feux, la position devient intenable. Malgré cela, courageusement, le servant de la 12,7 ne cesse de manoeuvrer sa mitrailleuse. Les bandes défilent, mais les rebelles installés à gauche sur la colline sont obligés de décrocher. Toutefois, les tirs ne cessent pour autant. Pendant que la “5” se bat sur la gauche, sur la droite, le faoud de l’oliveraie s’en prend maintenant aux véhicules stoppés devant le café maure. Un caporal est sérieusement blessé. Mais voici que le premier groupe malmené par les rappelés s’installe sur une position excellente, plus en hauteur qu’au début de l’engagement. Sans nul doute des combattants chevronnés menés par un chef qui connaît son affaire. Peut-être des déserteurs ? ....

Pendant ce temps, un adjudant-chef a fait mettre des lance-grenades en batterie ; un tir bien dirigé a raison des tireurs embusqués derrière le café maure. Sur ces entrefaites, faisant preuve d’une rapidité remarquable, une section de renfort déboule d’Aït-Megève. La situation est maintenant délicate pour les rebelles obligés de décrocher rapidement et qui sont pourchassés par la section du lieutenant.

La poursuite s’effectue le long d’un ruisseau qui coule vers l’oued Sahel, perpendiculairement à la route. Pris dans l’excitation du combat, les chasseurs sont à la curée, ils veulent du bilan : en plus des nombreux blessés qui s’enfuient, deux H.L.L. en tenue de laine kaki (les tenues Mle 46 de l’armée de terre) et équipés d’armes de guerre françaises sont tués. Un convoi de secours équipé pour l’évacuation des blessés et le dépannage des véhicules monte sur les lieux du combat."


Le 24 mai 1957, des chasseurs du "27" participent à " Mameri " avec le 159ème RI et le 45ème BlC. En même temps, une autre opération se déroule en forêt d’Akfadou et réunit 207 hommes du 27ème BCA au 6ème Hussards, au 13ème Dragons et au 1/61ème RAA. Une batterie du 3/93ème RAM couvre les lisières du sanctuaire rebelle.

L’opération s’est déroulée sans incidents, lorsque le 25 à 16H00, le PC donne l’ordre de démonter et de rejoindre les positions de départ... Le peloton d’élèves-gradés du "27" a reçu l’ordre de rejoindre Mahagga par l’itinéraire classique : Borne 11 - clairière - cote 1202 - Pont-Cassé et Route touristique. Le passage de la Borne 11 s’effectue sans incident ; les chasseurs, l’élite du bataillon, sont sur leur garde. Huit cents mètres plus loin, dans le sud-ouest de la borne, ils abordent prudemment la clairière. Au centre, un boqueteau peu engageant : il faut aller le fouiller. Une partie du peloton, dont les appuis (pièces plus lance grenades) s’installe en recueil sur la cote 1371. La voltige s’élance pour fouiller les taillis. Au moment d’aborder l’objectif, l’ensemble du peloton est pris à partie par un tir violent d’armes de guerre, dont plusieurs automatiques provenant des environs de 1413. Dès le début de l’accrochage, un caporal-chef est grièvement touché.

Les rebelles qui sont nombreux, 150 environ, amorcent une manoeuvre d’encerclement contrée par les chasseurs qui se défendent avec acharnement. Un autre caporal-chef et deux chasseurs qui tentent de sauver le blessé sont touchés à leur tour et doivent rejoindre 1371 ; leur évacuation s’effectue sous un feu nourri et ajusté alors qu’une équipe d’arrière-garde a du mal à contenir les assaillants. Un caporal-chef et un caporal tombent à leur tour mortellement blessés.

Après trente longues minutes d’un combat inégal, mûs par l’énergie du désespoir, les élèves-gradés évitent l’encerclement qui aurait très certainement signifié la plus affreuse des morts et ces horribles mutilations si prisées des djounouds.

  • Par groupe, décrochez sur 1202, ordonne calmement l’adjudant chef du peloton qui en a vu d’autres au Tonkin.

Les "fells" essaient d’emporter la décision, car ils savent que leur supériorité est éphémère. Déjà les renforts arrivent sur les lieux du combat et mettent un terme à l’affrontement en décimant les HLL. Les blessés sont évacués par hélicos et les morts par convoi routier. Le 30 mai, malgré le mauvais temps, le peloton revient ratisser la clairière et récupère deux PM restés sur le terrain.


Comme toujours durant la période estivale, le mois de juin apporte son lot de grandes opérations, celles où l’on marche confit dans sa sueur, les yeux brûlés par le sel qui sourd de tous les pores de la peau : mes permissions pour une gourde d’eau ! Et ce p... de FM qui me brise la clavicule.

"KF 10" une "manip" d’envergure débute le 2 juin. L’opération rassemble de gros moyens et a pour but le nettoyage du douar IIIoula Ou Malou, repaire avéré des bandes rebelles et lieu de transit de leurs convois de ravitaillement. Le 27ème BCA a formé un bataillon de marche qui a reçu une mission de bouclage et d’interception. A 20H00, les éléments du "27" rassemblés à Haoura entament une progression difficile sur le terrain accidenté du Beni-Ziki ; une nuit d’encre ne facilite pas les choses et, pour arranger le tout, un épais brouillard ralentit considérablement la marche des hommes lourdement chargés. Mais, si les délais de mise en place sont largement dépassés, la discrétion du bouclage est assurée. Ce n’est que le lendemain, à 08H30 que les unités arrivent sur leurs objectifs. Le brouillard se lève : à ce moment, les chasseurs sont sous le feu de nombreuses armes automatiques. Un mortier de 50mm mêle ses aboiements rauques aux salves rage salves rageuses des armes de guerre. Le brouillard qui s’est refermé sur le champ de bataille gêne considérablement l’aviation qui ne peut guère intervenir. Et déjà les premiers blessés : un caporal touché au bras lors d’une manoeuvre de débordement.

Toute la journée la fouille se poursuit dans les ravins ; les rebelles qui ont éclaté cherchent à passer le bouclage individuellement. Pour la nuit, les unités restent sur place. Sonnés, les "fells" n’essayent pas de forcer le dispositif. Le lendemain, c’est à nouveau la fouille des ravins qui dirigent les ruisseaux de montagne vers l’oued Sahell. Il y a plus de cailloux que d’eau ; mais il y a aussi des grottes où les HLL ont installé des caches et des dépôts. Parfois, ils s’y sont retranchés et préfèrent se faire tuer sur place plutôt que de se rendre. C’est alors au génie de jouer : une grosse bourre de TNT, quelques mètres de cordeau détonnant, et une sale fin pour les rebelles !

A 17H00, les objectifs sont atteints. Le "27" compte quatre blessés. En face, le bilan est plus lourd : 25 tués, une quantité importante d’armement, de munitions et de matériel divers récupéré dont le mortier de 50mm.


" Le 30 août 1957, entre Bouzeguene et Haoura, un convoi de la 4e compagnie subira une embuscade et les pertes seront de loin les plus sévères en personnel et armement jamais consenties par le 27e B.C.A. lors d’un même combat durant ses sept années de présence en Algérie (5 tués - 11 blessés – I disparu - 9 armes perdues, dont 1 fusil-mitrailleur - 2 postes radio)….. Au début de la matinée, des éléments de la 1ère compagnie ouvrent le feu, à grande distance, sur un groupe qui se réfugie dans la forêt. Une patrouille récupère des vêtements et un fusil de chasse. Pendant ce temps, un convoi de ravitaillement se fait accrocher par une bande d’une centaine de rebelles, en gros une katiba, sur la piste reliant Bouzeguene à Haoura, entre le lieu-dit : “ Carrefour des Généraux “ et le village d’Aït Ferrach. Vingt-neuf gradés et chasseurs constituent le personnel de ce convoi sous les ordres d’un sergent-chef.

Le dispositif rebelle est échelonné sur 200 mètres environ, de chaque côté de la piste, sur un terrain accidenté, favorable à une embuscade contre un convoi. Dès le début de l’engagement, à la manière des Viets sur la RC4, les fellagas, armés en majorité d’armes de guerre, passent à l’assaut de la rame, appuyés par une forte base de feu constituée d’armes automatiques et de lance-grenades, installée sur les rochers escarpés bordant la piste au nord.

Immédiatement, le commandement de l’opération juge de la gravité de la situation et demande l’intervention de l’aviation. Rameuté, le poste de Bouzeguene pousse des éléments sur les lieux du combat et de son côté, la C.C.A.S. met sur pied deux sections qui foncent sur les lieux. La 3e compagnie récupère en hâte ses deux sections qui rentraient de bouclage et les dirige sur Bouzeguene où se rend également le chef de corps alerté sur le terrain de la précédente opération.

Le combat est acharné. Submergés, les éléments du convoi se replient sur le poste d’Haoura à l’exception de l’équipage du half-track qui, malgré un incident de tir sur la 12,7 interdit aux rebelles, par les feux de ses armes individuelles, l’approche du véhicule. Les premiers renforts de Bouzeguene mettent en fuite les rebelles en se lançant dans le combat. La grande confusion régnant sur les lieux interdit un tir d’artillerie demandé par le chef de corps. Quant à l’absence de liaisons radiophoniques, elle est la conséquence directe de la mort du sergent-chef, ce qui a désorganisé la défense. La tactique des rebelles est simple : le chef ou celui qui porte des galons, et les antennes. L’arrivée des renforts permet de récupérer les corps du sergent-chef et de deux autres chasseurs.

Neuf blessés ont rejoint par leurs propres moyens le poste d’Haoura où ils sont évacués par hélicoptère sur Tizi-Ouzou. Mais fait plus grave, l’appel nominatif des membres du convoi fait ressortir la disparition d’un caporal-chef. Est-il mort, blessé ou prisonnier ?

Des patrouilles sont envoyées dans toutes les directions pour essayer de le retrouver en cherchant le contact avec les rebelles. A la tombée de la nuit, les recherches sont suspendues. Le bilan est lourd ; comme le rappelle le commandant Murinot, ce sera le plus lourd de la campagne. Le lendemain, une fouille minutieuse est encore effectuée afin de retrouver le caporal-chef disparu. La recherche de renseignements dans les villages des alentours ne donne rien. À croire qu’il n’y a pas eu de combat ! Rien ne permet de localiser le refuge de la katiba. La rage au coeur les chasseurs cessent les recherches."


Déboires du 27e B.C.A. avec le village d’ Iguersafen, situé sur le territoire de la S.A.S. voisine d’Aït Aïcha. Ce village avait choisi le camp de la rébellion, dès le début de l’insurrection. Après la destruction du village, les habitants sont dispersés dans les douars environnants.

"Mais le F.L.N. agit dans une autre direction : le 6 novembre 1957, un moghazni de la S.A.S. d’Iffigha déserte avec son P.M. et 5 chargeurs pleins. Le lendemain, le même scénario se renouvelle à la S.A.S. d’Aït-Aïcha, puis à Bouzeguene, c’est un FSNA qui s’enfuit avec son Garant, 30 cartouches et une grenade. En contrepartie, trois compagnies du bataillon sont engagées dans une opération qui a pour but d’évacuer les villages d’Ahmil Azrou et de Chebel qui servent de bases logistiques aux rebelles et par où ont, très certainement, transité les déserteurs. La population est dirigée sur les villages sûrs de lidjeur.

Le mauvais temps n’empêche pas les activités opérationnelles de se poursuivre ; reconnaissances et patrouilles continuent, de même que les opérations d’envergure ; “India” avec l’interception d’un important convoi de mulets repéré par l’aviation à 3 km au nord-ouest du poste de Souama. L’importance de l’élément rebelle impose un déploiement de force important : l’opération “K4” est lancée. Les unités du “27” fouillent et contrôlent une nouvelle fois le Beni-Zikki. L’intervention du génie permet de réduire une grotte où 5 H.L.L. sont tués et un fait prisonnier. Hormis la récupération d’une cinquantaine d’effets militaires, d’armes et de munitions diverses, de documents, ce n’est pas moins de dix tonnes de ravitaillement qui sont découvertes. Piquées au vif, les katibas d’Amirouche se mettent à harceler sans discontinuer les postes du “27” : Iffigha, Souama, Aït-Aïcha, Iguersafen ; à chaque fois des éléments de la valeur d’une ferka sont signalés.

Mais c’est à Iguersafen que se produit l’événement le plus grave. Alors que le poste répond aux coups de feu des rebelles, toute la harka, le groupe d’autodéfense du village et trois moghaznis d’Aït-Aïcha en visite au village rejoignent les rangs des rebelles : soit 42 hommes avec leur armement. Cette même nuit, tous les hommes valides du village passent également à la rébellion. Inutile de dire que les chasseurs se paient une belle frayeur rétrospective en découvrant les faits, le lendemain matin, tout en se félicitant de leur vigilance et de la qualité de leurs défenses. À la suite de cette trahison, une première enquête menée par les services du général commandant la ZEA entraîne tout un train de mesures spéciales. En premier lieu, un peloton blindé du 1er escadron du 13e Dragons est affecté au poste de Aït-Aïcha.

Le 3 décembre 1957, la population d’Iguersafen est recensée en présence du sous-préfet d’Azazga qui supervise l’opération. Puis la population est évacuée et dispersée dans d’autres douars. Enfin, l’artillerie détruit le village, le génie achevant ce qui est encore debout. "


Nouvelle embuscade au Café Maure. Deux opérations de secteur vers Mekla et Boubehir calment les ardeurs des katibas, ce qui permet aux convois de rouler tranquilles jusqu’au 9 mars 1959, où une rame de véhicules appartenant aux 1ère et 5ème compagnies tombent dans une embuscade tendue au "Café-Maure". Le temps que les tirs de protection soient déclenchés et que les secours arrivent, les camions sont pris seront pris sous le feu d’armes automatiques qui occasionnent 14 blessés graves dans les rangs des chasseurs.

Un temps de chien aggrave la situation et les "evasan" ne peuvent s’effectuer que par la route, les hélicos ne pouvant décoller. Un chasseur décèdera durant son transport à l’hôpital de Tizi-Ouzou. Trois véhicules sont sérieusement endommagés, aucune perte rebelle ne peut être dénombrée malgré nombreuses traces de sang.


Le 20 mai 1959, l’A.L.N. essaie de faire sauter le pont de la route permettant l’accès vers Bouzeguene et Aït Aïcha.

" Un sergent, un caporal et quatre chasseurs, tous du contingent partent en patrouille le 20 mai 1959, vers 2 h 30 de leur poste de Youssouf pour aller contrôler à plus d’un kilomètre un pont important encaissé dans une gorge et commandant l’accès routier de toute la région. Ils approchent du pont, très échelonnés à cause du clair de lune, quand brutalement s’abat sur eux le feu nourri d’armes automatiques et individuelles de deux sections de l’A.L.N. protégeant des saboteurs.

La patrouille riposte aussitôt énergiquement au pistolet mitrailleur et à la grenade pour se donner de l’air. Un chasseur tombe, couché par les rafales des fellagas , après avoir réussi à dégager son camarade éclaireur de pointe qui le précédait. Le sergent essaie de contacter son chef de poste avec son appareil radio 536, mais celui-ci s’avère d’une puissance insuffisante. Protégeant le chasseur blessé, le sergent fait front avec deux Alpins. Il donne l’ordre au caporal et au dernier chasseur de remonter au poste pour acheminer les renforts dans la nuit.

Très vite ceux-ci arrivent. Les trois hommes valides de la patrouille lancent alors leurs dernières grenades et ramènent à dos d’homme leur camarade mort et son arme. Par ailleurs, le pont sur l’oued Serdoun est sauvé. Les rebelles n’ont pu mettre leurs charges d’explosifs dans les fourneaux qu’ils avaient pratiquement terminés."


Le Beni-Zikki est situé dans un secteur montagneux quasi inaccessible, devenu fief des rebelles. C’est, de loin, le coin le plus reculé de la S.A.S.. Sa population finira par en être évacuée. Dans cette zone, difficile d’accès, ont lieu de nombreuses opérations. L’une des plus terribles pour les troupes du F.L.N. est celle de juillet 1959.

" Samedi 11 juillet 1959. 7 h 00 : Dans les “Sikorsky” (hélicoptères H34) qui les amènent sur leur objectif, le commandant Murinot et l’état-major du bataillon vérifient une dernière fois leur armement. Au loin, le col de Tizi Ben-Zikki se découpe dans le levant. Derrière le Sikorsky canon, les “Siks” qui transportent le P.C. et la 5e compagnie, renforcée de deux sections de la “2”, amorcent un arc de cercle pour se présenter sur la DZ le soleil dans le dos. On ne sait jamais ce qu’il y a sur une zone de poser. Mais la présence du “pirate” (hélicoptère canon) est sécurisante. Balayant la crête de leurs rotors, les “ventilateurs” se posent dans un nuage de poussière.

Les trois coups du “plan Challe” sont frappés avec cette opération. À 08 h 30 la 1ère compagnie, renforcée de deux sections de la “4”, est enlevée sur la D.Z. d’Haoura pour être déposée sur la cote 1428 afin d’assurer la protection éloignée du dispositif. L’opération “grottes” dans le Beni-Zikki va durer sept jours.

Dès les premières fouilles du terrain, la chance est avec les chasseurs. Ils découvrent d’entrée une grotte importante. Aussitôt, toutes les vires et les couloirs d’accès sont bouclés par une compagnie. On fait appel au commando spécialisé du 77e Génie qui tout au long de l’opération sera digne d’éloges. Drôles de types ; blêmes malgré le soleil, tous les sens tendus vers un seul but : gagner pour survivre dans l’impitoyable combat de taupes qui les oppose aux “fells”. C’est au plus vicieux, au plus retors ! Leurs armes : le poignard, le pistolet MAC 50, parfois la grenade, mais surtout les oreilles au service de l’instinct.

Accompagnée de quelques chasseurs et de l’interprète, l’équipe effectue une reconnaissance des lieux. La grotte est vaste et occupée. Sous terre, les djounouns ne sont pas à la fête. La chaleur est atroce ; l’air vicié est difficilement renouvelé. Les poumons en feu, ils ne se rendent même plus compte de l’abominable puanteur qui les désigne encore plus sûrement à leurs ennemis. Il y a peut-être des blessés, des brûlés par le napalm qui geignent inconscients et qu’il faut bâillonner, des membres à vif où s’est installée la gangrène. Tous réclament à boire et meurent faute de médicaments.

Les survivants sont affalés contre la paroi de terre sans forces. Certains se sont évanouis et baignent dans leurs excréments : l’impossibilité de se déplacer, mais aussi la peur ! À l’extérieur, on entend l’écho des combats, les passes hargneuses des T6 ou des Corsair. Depuis trois jours que cela dure : bouclage, ratissage, et maintenant le danger se rapproche, les chasseurs fouillent la grotte. Ils sont au-dessus de la cache ; à demi asphyxiés, les nerfs à vif, les plus valides suivent anxieusement la progression du commando...

Le 12 juillet, le commando est au contact. L’interprète qui tente de parlementer avec les rebelles est légèrement blessé par une décharge de chevrotine. L’équipe presse les rebelles qui, bien retranchés, tirent en direction des lampes torches. Le même jour, une deuxième grotte est découverte par une section de la 2e compagnie. Le 13 juillet, tout en maintenant le contact, il faut se résoudre, devant l’intransigeance des rebelles, à préparer la réduction définitive des caches. Toutefois le 14 juillet, on entreprend tout de même la fouille de la deuxième grotte. Au terme d’une longue et pénible progression, 13 HLL sont faits prisonniers à 200 mètres de l’entrée. Une masse de documents est récupérée que l’équipe du 2e Bureau dépouille aussitôt. De l’interrogatoire des prisonniers, il ressort qu’il y a au moins 15 fellagas armés dans la première grotte.

Pendant ce temps, le commando a repris sa progression. À plus de 60 mètres de profondeur, une murette en ciment derrière laquelle sont retranchés quelques volontaires, arrête les voltigeurs de tête. Après de nouvelles sommations qui restent sans effet, les gars du génie placent des charges pour faire sauter l’obstacle. Il est 19 h 00 quand elles explosent. Drôle de 14 Juillet pour ces hommes, exténués, qui ont passé la journée à l’intérieur de la grotte. Ils n’en ont pourtant pas terminé avec cette maudite grotte.

Le 15, la fouille reprend. Après des échanges de coups de feu dans les galeries sombres qui recèlent fréquemment des pièges diaboliques, 4 HLL tombent mortellement blessés. Un peu plus loin, 8 autres rebelles sont tués et leurs armes récupérées. Mais il reste les irréductibles. Ne pouvant les amener à la raison, le 17 juillet, le génie détruit l’ensemble des grottes. Triste fin, même pour des fellagas. Le bilan des chasseurs et du génie est considérable : 19 HLL tués et 15 prisonniers, dont deux blessés.


Le 21 juillet 1959 débute la fameuse opération “Jumelles”, le rouleau compresseur de Challe qui installe son P.C. “Artois” en plein centre de la forêt d’Akfadou, sur la cote 1621.

À l’improviste, sans que pour une fois, le moindre renseignement ait filtré, 25 000 hommes de troupes opérationnelles adjointes aux 15 000 du secteur portent le fer dans le fameux réduit kabyle. Ils s’abattent sur l’Akfadou, le Djurdjura, la Soummam.

En tête, la terrible 10e D.P. du général Gracieux qui commande l’opération par délégation spéciale. Challe et Gracieux savent que la Kabylie est un immense gruyère truffé de grottes et de cavernes qui sont autant de caches, coupé de vallées profondes et d’oueds encaissés, 7 800 Km² de collines et de djebels aux pentes escarpées, couverts de maquis ou de forêts, en tous points remarquables pour des embuscades meurtrières. C’est aussi 700 000 habitants dont une majorité est acquise au F.L.N. de gré ou de force.

Dans l’Idjeur, le 27e B.C.A. est au coeur de l’action, ainsi que le précise le commandant Murinot qui commande là sa dernière grande opération :

"……En juillet 1959, débute chez nous l’opération “Pelvoux” partie intégrante de “Jumelles” visant toute la Kabylie et qui s’inscrit dans la logique du plan “Challe”. Ce plan consiste, dans un premier temps, à détruire les bandes rebelles et l’infrastructure politico-militaire communale pour, ensuite, permettre le développement durable de la pacification. En fait, ce que le “27” s’efforce de faire à son échelle.

On l’a vu, plusieurs dizaines de milliers d’hommes appartenant aux réserves générales, sont ainsi déversées sur la zone de responsabilité jusque-là confiée à la seule 27e division d’infanterie alpine.

Pour sa part, le bataillon voit déferler dans son quartier un bataillon de parachutistes, côté Beni-Zikki, et la moitié du 5e Régiment Étranger d’Infanterie, côté Akfadou. Cette densité de troupes amies s’étend, bien entendu, sur nos flancs demeurés jusque-là des no man’s land. Les katibas sont disloquées puis détruites. Sans parler des pertes qui leur sont occasionnées par les légionnaires et les parachutistes, et dont j’ignore le volume, le bataillon porte de rudes coups à I’A.L.N..

Entre juillet et août, pendant ces deux mois de la phase “Jumelles”, le “27” met à lui seul 101 HLL hors de combat et s’empare de 52 armes, dont une bonne part est à porter au crédit de la 1ère compagnie du capitaine S... et notamment de la section du sergent-chef O... Encore, ce bilan ne tient-il pas compte de la réduction des grottes du Beni-Zikki réalisée conjointement avec les équipes spécialisées du Génie.

Pour sa part, le bataillon ne déplore aucune perte…..

On est loin du temps, (il n’y a que cinq semaines !) où le F.L.N. se promenait impunément dans toute la Kabylie parsemée de zones interdites aux Français. Pour un douar de l’Idjeur rallié, combien de secteurs où les 6 000 fellagas de la willaya 3 régnaient en maîtres ? Ils avaient même institué des “zones libérées” sous juridiction F.L.N..

Les plus petits villages abritaient une OPA qui renseignait et ravitaillait les katibas, leur fournissant des combattants ou des auxiliaires à l’occasion. Comme les autres chefs de willayas, Mohand Ou El Hadj, qui avait restauré la confiance dans les katibas décimées par Amirouche et Mayouz, voyait avec inquiétude se développer le “plan Challe”. Déjà, la terreur s’était abattue sur l’Algérois et l’Ouarsenis. Devant un tel déploiement de force, il fallait rompre, refuser le combat et se terrer en attendant des jours meilleurs. Les katibas avaient éclaté en conséquence…..

À la fin de “Pelvoux “, l’A.L.N. a perdu de 70% de son potentiel combattant en Kabylie. Même les cadres se rendent, comme cet adjudant de I’A.L.N. à bout de force qui se présente le 15 août au poste d’Haoura avec son P.M. Beretta !


Le 17 août 1959, arrive au P.C. du 27e B.C.A., le commandant Vanvelde, nouveau chef de corps, à qui, le 29 août 1959, le commandant Murinot passe le commandement, lors d’une cérémonie à Iffigha où est présent le colonel Favreau avec une délégation du 5e R.E.I..

" Outre les autorités du secteur et de la division, traditionnellement conviées à ce genre de cérémonies, sont également présents quelques officiers de Légion, dont le chef de corps du 5e Étranger stationné actuellement en Akfadou.

Est également présente, la fanfare de la division alpine. Képis blancs et bérets sombres vont, une fois de plus, sympathiser tandis que retentissent dans les montagnes kabyles les échos martiaux des rythmes militaires. Ceux majestueux des cuivres et des fifres, lentement martelés par les tambours de la Légion ; puis, par alternance, les vibrantes et alertes sonneries des clairons et des cors vivement cadencés par les caisses claires des chasseurs. Chaque harka, en armes, est également représentée avec son chef. ….."

Selon l’ordre du jour du 14 novembre 1962, lorsque le 27e B.C.A. quitte l’Algérie en novembre 1962, le bataillon a mis hors de combat 712 adversaires et s’est emparé de 575 armes et déplore 61 morts (49 au combat, 12 par accidents) : 11 officiers, 12 sous-officiers d’active ou de réserve, 38 chasseurs F.S.E. ou F.S.N.A..

Mais, ce dont le bataillon est le plus fier, c’est, d’une part l’œuvre de pacification avec la scolarisation de la jeunesse (le bataillon a ouvert à lui seul 15 écoles) et, d’autre part l’œuvre à caractère sanitaire : des tournées de vaccination et des milliers de consultations avec les toubibs dans les villages et les postes.


L’armée est vraiment une grande famille : les rencontres et les retrouvailles y ont un caractère d’inattendu et d’insolite.

Dans les conditions d’alors, nouer, sous le ciel de Kabylie, des contacts avec des gars du pays, fait partie de ces moments forts et inoubliables où l’éloignement du sol natal nous rend proches les uns des autres.

Pendant mon séjour, j’aurai l’occasion de rencontrer, au poste d’Haricq, René Bochatay des Houches. J’avais fait sa connaissance, quelques mois plus tôt, à Saint-Bernard où nous assurions ensemble la surveillance des enfants du collège. Il avait pour chef de poste le sous-lieutenant Raymond Sibut que je retrouverai à Saint-Gervais, des années plus tard, à la tête des services techniques de la commune. Je verrai aussi avec plaisir, à plusieurs reprises, à Bouzeguene, Roger Tuaz affecté au poste de Taourirt.

Les noms en italiques sont des noms d’emprunt.

11 Messages de forum

  • Le 27e B.C.A. d’Aït Megève. Bouzeguene 21 novembre 2008 12:23, par Prades jean baptiste

    c’est avec beucoup d’émotion que j’ai lu votre article je suis un ancien du 27e BCA classe 58 2c .En provenence d’Annecy je suis arrivé fin mai 59 à HAOURA j’étais affecté à la 1ière section sous les ordres d’un lieutenent dont je ne me rappelle plus le nom puis sous les ordes du sergent chef O.La 1ière compagnie elle était aux ordres du capitaine S.Après Jumelle la compagnie s’est dispersée,la 1iere section à Haït ferrache ,la 2 à Haoura le bas la 3 à Haïte sala.J’ai été libéré en avril 61 après 28 mois de service comme beaucoup de ma génération.Je garde de mon passage dans cette unité une immense fièreté même si nous avons fait une sale guerre dont les deux adversaires sont ressortis cocus

    • C’ est avec un grand plaisir que je viens de lire votre article Jean - Baptiste, surtout qu’il émane d’ un ancien de la 1ère Cie. Peut-être que nous nous sommes rencontrés là-bas. J’ ai été muté au 27ème BCA vers le 15 juin 1960 juste après le décès du Sous-Lieutenant RAYMOND tué au cours d’ une réduction de grotte. Je suis resté à Haoura jusqu’ au 4 janvier 1962 comme instituteur militaire, même après le départ de la 1ère Cie remplacée par un G.M.S. Je me souviens fort bien du départ d’ une section pour une occupation définitive du village Aït-Ferrach à partir du 11 juillet 1960 d’ après mes notes.D’ ailleurs vous pouvez voir de nombreuses photos que j’ avais prises de l’école de Haoura sur ce site . dapajot@orange.fr

    • Le 27e B.C.A. d’Aït Megève. Bouzeguene 2 mai 2009 02:46, par Sophia

      Vous avez raison, les deux sont cocus et ceux qui ont payé l’addition ce sont les citoyens algériens et français. Je suis originaire du village d’Ifigha et nombreux sont ceux encore vivants qui ont connu les hommes du 27ème BCA. J’aimerais beaucoup rencontrer des hommes du 27ème BCA pour qu’ils me racontent leur vérité. Sans haine et sans reproche, je comprend parfaitement que vous étiez en mission au service de la France et que vous obéissiez aux ordres. Pourtant vous avez gravement atteint ma famille, beaucoup sont morts sous vos balles et d’autres ont gouté aux prisons que vous aviez installé. La soeur de mon grand père maternel se rappelle encore des balles qui lui ont sifflé aux oreilles et elle en a d’ailleurs conservé une. Mon grand père paternel a été fusillé en place publique ainsi que deux autres villageois alors que pourtant ils étaient désarmés. Je ne pourrais évoquer tous les faits mais ce que je peux vous assurer c’est que tous les témoins ne vous réclameront jamais d’excuses car pour vous avoir cotoyer ils savent qu’elles ne seraient pas sincères pour beaucoup de ceux du 27ème BCA. Certains se rappellent aussi que des militaires tentaient le dialogue et étaient parfois plutôt sympathiques comprenant leur situation même s’ils ne pouvaient pas stopper cette guerre et ce qu’elle impliquait. C’était une sale guerre qui a fait beaucoup de dégâts collatéraux dont les villages cités supportent encore aujourd’hui les conséquences. En tout cas, je vois que ceux de ma région vous ont donné beaucoup de fil à retordre et je vous rassure les Kabyles n’ont pas changé.

      • Le 27e B.C.A. d’Aït Megève. Bouzeguene 20 décembre 2010 23:21, par iguer-mehdi

        vous avez oublié vos crimes à beni zikki ,parlez un peu de la vérité , la guerre est fini,une autre page de fraternité sera née mais non à l’oubli . juillet 1959 et mars 1960 ,les villages détruites,les héros égorgés,ah j’ai oublié,vous connaissez hadjemi mohand belaid !

      • Le 27e B.C.A. d’Aït Megève. Bouzeguene 19 avril 2016 08:30, par sergent 27

        J’ ai maintenant 83 ans je suis allé à Ait Mégève avec le 27 BCA. Je n’ai pas à rougir de quoi que se soit. J’ai été rappelé étant père de famille de 23 ans je me suis contenté de ramasser mes copains(simples citoyens ouvriers ,artisans commençant leur vie) coupés en morceaux par les héros du FLN. Je n’ai rien oublié. Alors les grands mots ....

  • Le 27e B.C.A. d’Aït Megève. Bouzeguene 15 décembre 2011 23:33, par CARIM

    je sui jeune mai mes paren mes gran paren on fai la guerre d algerie et je suis de la region de bouzeguene.je suis en france mai nous oubliron jamai cke les francai on fai les torture les viol et j en passe et j en passe donc maintenan ne venez faie semblan que tout va bien et qui fau kon cohabite ensemble bande de barbare vous avez une dette de saNg enver nous et vous ete et vous allez encore payer et sans relache donc arreter de faire les hypocrite ?vous ete qUE DES LACHE ET VIVE L ALGERIE LIBRE NOUS ON VOUS A RIEN DEMANDER COLONIALISTE

    • Le 27e B.C.A. d’Aït Megève. Bouzeguene 17 décembre 2011 10:01, par Claude

      Bonjour Carim

      Je vois qu’effectivement vous êtes jeune et n’avez pas connu la guerre, période où la barbarie dont vous parlez n’a été malheureusement pas le fait d’un seul camp.

      À vous lire, j’imagine que vos parents et grands-parents, s’ils ont fait la guerre, c’est pour être débarrassés de ces affreux colonialistes ! Si c’est vraiment cela, alors demandez leur alors pourquoi après l’indépendance ils ne sont pas restés sur place pour profiter de l’Algérie libre.

      À moins d’être masochistes, les victimes de violence ne se réfugient pas et ne vivent pas chez le bourreau et les femmes violées ne vivent pas ou ne se réfugient pas chez le violeur.

      Carim, il ne faut pas vivre avec la haine. Devenir adulte c’est essayer de contribuer à tisser des liens de paix autour de soi.

      • Le 27e B.C.A. d’Aït Megève. Bouzeguene 19 mars 2012 16:51, par Dede26

        Moi j’étais sergent à la 5 du 27 à Ait-Mégève en 1956. Mon fils est né alors que j’étais en opé. Alors dire que nous étions des assassins , c’est aller un peu vite. Alors Carim que fait tu en France ? L ’Algérie est un si beau pays et les Kabyles des hommes courageux ils nous aidés à tracer des routes et construire des écoles alors va continuer l’oeuvre de tes anciens....

      • Le 27e B.C.A. d’Aït Megève. Bouzeguene 23 octobre 2014 23:25, par grisafene

        Bonjour claud je suis un citoyen du village iguersafene ,j’ai lu les textes a propos des action de la guerre dans la région de bouzeguene ,idjeur,ifigha,etc...... la guerre est terminé mais nous voulons savoir certaines vérités non élucidées a ce jour ,a titre d’exemple ce qui s’est passé à igursafene le 04décembre 1957 C’est a dire après la fuite des 42 hommes armés dans la camp de ce village et qui rejoigné les rangs des moudjahines aux maquis de l’akfadou,qu’avez-vous fait a la population avant de les évacuer et les disperser vers les villages de région de bouzeguene et combien d’hommes avez-vous transférer sur les prisons d’azazga puis tiziouzou puis finissait à berouguia et que sont leurs noms,et ou sont passer les malades transportées par hélécoptère ? nous aimeriont bien que des officiers comme vous nous parlent encore de la guerre dans cette région nous voulons bien savoir des vérités qu’ont n’as pas eu d’occasions de les entendre ; Monsieur ,si vous avez des réponses a mes questions ,faite le sur mon email et merci. grisafene@gmail.com

        • Le 27e B.C.A. d’Aït Megève. Bouzeguene 8 septembre 2018 02:03, par Zerioul hakim

          On nous donne pas assez de document sur le village iguersafene,portant il porte assez d’histoire !

          • Bjr

            Dans le moteur de recherche du site (sous le titre Miages-djebels) vous tapez Iguersafen. Vous verrez alors apparaître les informations récoltées concernant votre village. Elles sont bien incomplètes mais ont le mérite d’être publiées.

            Cordialement


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