La grande erreur est d’être – et d’être séparé. Nous portons en nous avec joie d’être vivants, de nous sentir animalement existants, amer regret du non être. La mère qui nous a nourris de sa chair, la terre maternelle qui nous recevra, sont les corps qui nous rattachent au non être, ou si l’on veut, à l’origine ineffable, au tout dont nous nous sentons cruellement séparés. Ainsi l’exil et l’absence ne sont que manifestations dans le temps d’un exil et l’absence qui les transcende d’un exil métaphysique. Par delà le pays natal de la mère terrestre, il faut percevoir l’ombre faiblement rayonnante du paradis perdu, et l’unité originelle.
Jean Amrouche, chant berbère de Kabylie.
L’homme d’un amour mélancolique s’engage à la poursuite d’un possible de son possible, qui finit par l’éloigner de lui-même et le faire périr dans cette angoisse ou dans cette extrémité même où il craignait tant de périr.
Sokn Kierlleggard. Traité du désespoir.
J’ai rêvé que j’étais dans mon pays
Au réveil, je me suis trouvé en exil.
HGF ALGER